lutte contre l'exclusion
Question de :
M. Jean-Luc Préel
Vendée (1re circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Jean-Luc Préel attire l'attention de M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement sur la mise en oeuvre de la loi n° 2005-32 de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005. La loi a fusionné les CES et CEC pour les remplacer par les contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE) et les contrats d'avenir (CA). Les ateliers et chantiers d'insertion qui représentent 1 600 structures employeuses et accompagnent chaque année plus de 60 000 personnes éloignées de l'emploi doivent désormais s'appuyer sur ces nouveaux contrats pour poursuivre leurs missions. Or, il semble que leur coût plus élevé que les contrats CES ou CEC risque donc de mettre en péril économique l'ensemble des structures conventionnées. En février 2004, le ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement indiquait que les chantiers d'insertion ne seraient pas soumis à la dégressivité de l'aide de l'État prévue pour les contrats d'avenir et que l'aide de l'État pour les contrats d'accompagnement dans l'emploi serait fixée par décret et pourrait atteindre 95 % pour les chantiers d'insertion. De plus, l'État consacrerait 24 MEUR par an sur cinq ans pour le financement d'une aide nouvelle destinée à l'accompagnement socioprofessionnel des publics les plus en difficulté accueillis par les chantiers d'insertion. La loi introduit également une réglementation contraignante aux associations intermédiaires. Dans ce contexte, il leur paraît difficile d'offrir des missions de travail valorisantes pouvant générer un retour à l'emploi des personnes les plus fragilisées. Aussi, il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles mesures le Gouvernement envisage de prendre pour rassurer les acteurs de l'insertion par l'activité économique qui oeuvrent chaque jour pour améliorer la qualité de l'accueil et de l'accompagnement de nos concitoyens les plus éloignés de l'emploi. - Question transmise à Mme la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité.
Réponse publiée le 8 novembre 2005
L'attention du Gouvernement a été appelée sur les préoccupations des responsables de structures d'insertion par l'activité économique relatives au financement du contrat d'avenir et aux conséquences que le coût de ce nouveau dispositif pourrait avoir sur le fonctionnement des ateliers et chantiers d'insertion. Le plan de cohésion sociale témoigne de la volonté du Gouvernement de consolider le secteur de l'insertion par l'activité économique et de lui permettre de mener à bien ses missions de réinsertion sociale et professionnelle des personnes les plus éloignées de l'emploi. En particulier, la loi n° 2005-32 de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005 a apporté les réponses adaptées aux spécificités des ateliers et chantiers d'insertion, tout en consacrant leur reconnaissance législative par l'article L. 322-4-16-8 du code du travail. Concernant le financement public des personnes embauchées en contrat d'avenir par un atelier ou chantier d'insertion conventionné, l'aide afférente au contrat d'avenir versée par l'État en complément de l'aide correspondant à l'activation des minima sociaux n'est pas soumise aux règles de dégressivité retenues pour les autres employeurs, et ce afin de prendre en compte les spécificités des coûts de fonctionnement des ateliers et chantiers d'insertion. Cette aide non dégressive est fixée à 90 % du différentiel entre la rémunération et le montant de l'aide correspondant à l'activation du RMI, de l'ASS ou de l'API. Cette mesure prise en application de la circulaire commune des ministères délégué au budget et à la réforme budgétaire et de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale et en date du 5 avril 2005 relatives aux ateliers et chantiers d'insertion a pour objet de neutraliser le surcoût financier lié à l'augmentation de la part de la rémunération à la charge des employeurs spécifiques d'insertion. Les ateliers et chantiers d'insertion bénéficient également d'une exonération du paiement des cotisations patronales de sécurité sociale dues au titre des assurances sociales, des accidents du travail, des maladies professionnelles et des allocations familiales dans la limite du SMIC. Ces mesures ont bien pour effet de permettre aux structures d'insertion par l'activité économique de bénéficier des outils les plus adaptés à leur situation économique et financière. En outre, la loi de cohésion sociale a créé une aide à l'accompagnement dans les ateliers et chantiers d'insertion. Cette aide modulable dans la limite d'un montant annuel de 15 000 euros par dispositif représente un effort financier annuel maximal de l'État d'un montant de 24 MEUR pendant toute la durée du plan. Elle est réservée aux ateliers et chantiers d'insertion conventionnés qui développent un projet pertinent et efficace en matière d'accompagnement socio-professionnel favorisant l'accès et le retour à l'emploi durable. Enfin, la mobilisation du fonds départemental d'insertion dont les moyens ont été accrus dans le cadre du plan de cohésion sociale, d'une part, et des dispositifs locaux d'accompagnement (DLA) d'autre part a pour objectifs d'accompagner les ateliers et chantiers d'insertion en vue de permettre entre autres la professionnalisation de l'activité, la consolidation financière des structures et la solvabilisation de l'offre. Les préoccupations des représentants du secteur de l'insertion par l'activité économique en ce qui concerne les coûts de fonctionnement des ateliers et chantiers d'insertion font l'objet d'un examen partagé avec les acteurs de l'IAE et les services de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle dans le cadre d'un groupe de travail mis en place le 8 mars 2005 par le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale. L'ensemble des moyens financiers et des outils mis à la disposition des ateliers et chantiers d'insertion par le plan de cohésion sociale doit leur permettre d'assurer dans un cadre juridique renouvelé leurs missions d'accès et de retour à l'emploi des personnes les plus exclues.
Auteur : M. Jean-Luc Préel
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique sociale
Ministère interrogé : emploi, cohésion sociale et logement
Ministère répondant : cohésion sociale et parité
Dates :
Question publiée le 26 juillet 2005
Réponse publiée le 8 novembre 2005