établissements sous contrat
Question de :
M. Jean Bardet
Val-d'Oise (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Jean Bardet appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation de l'enseignement privé sous contrat, tout particulièrement l'enseignement catholique, sur le plan national, départemental et académique. Alors que depuis plusieurs années, l'enseignement catholique enregistre une progression régulière d'effectifs (+ 23 000 élèves sur quatre ans dont + 3 000 à la rentrée dernière), il lui est demandé d'assurer la rentrée 2005-2006 avec une suppression de 532 postes. Le motif invoqué est celui de la baisse d'effectifs de l'enseignement public conduisant le ministère de l'éducation nationale à supprimer plus de 5 000 emplois dans l'enseignement public. L'enseignement catholique enregistrant le mouvement inverse dans l'évolution des effectifs, il semble paradoxal de constater que le nombre de postes soit calculé au regard de l'évolution des effectifs de l'enseignement public. La situation dans le Val-d'Oise est encore plus préoccupante. Il est, en effet, le département d'Ile-de-France où l'enseignement catholique est le moins développé, d'où un nombre important de demandes d'inscriptions non satisfaites, des effectifs en collège très supérieurs à ceux de l'enseignement public (+ 5 élèves par classe) et une scolarisation croissante d'élèves à l'extérieur du département, notamment dans l'Oise, les Hauts-de-Seine et Paris. Ces conditions posent de toute évidence le problème de la liberté effective de choix des familles. C'est pourquoi, les professionnels concernés souhaitent que la dotation horaire attribuée aux établissements d'enseignement public, comme à ceux de l'enseignement privé, soit calculée en fonction du nombre d'élèves accueillis dans leurs établissements respectifs. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser si, dans le cadre du projet de budget 2006, une telle mesure pourrait être envisagée.
Réponse publiée le 8 novembre 2005
En application du principe de parité fixé par l'article L. 442-14 du code de l'éducation, les mesures budgétaires mises en place dans l'enseignement privé résultent de celles intervenues dans l'enseignement public. En effet, le montant des crédits affectés à la rémunération des personnels enseignants des classes sous contrat, au titre de leurs tâches d'enseignement, est déterminé chaque année par la loi de finances. Ce montant est fixé en fonction des effectifs d'élèves accueillis et des types de formation dispensés dans les établissements d'enseignement publics et dans les classes sous contrat des établissements d'enseignement privés. Tout nouveau contrat ne peut être conclu que dans la limite des crédits fixés par la loi de finances. Ce mode de répartition tend à concilier l'aide apportée par l'Ëtat à ces établissements avec les nécessités de l'équilibre économique et financier, tel qu'il a été défini par la loi de finances. En outre, en application du principe de la liberté de l'enseignement, les établissements privés se créent librement et s'implantent où ils le souhaitent, l'autorité publique ne pouvant que décider de donner suite à la demande de mise sous contrat après vérification de l'existence d'un besoin scolaire reconnu et de moyens budgétaires disponibles. Pour 2005, la loi de finances votée par le Parlement se caractérise, en ce qui concerne l'enseignement privé, par un retrait équivalant à 532 contrats d'enseignement pour la rentrée scolaire 2005-2006. En définitive, un retrait de 602 contrats d'enseignement a été opéré afin d'effectuer un redéploiement de 70 contrats en faveur d'académies pour lesquelles une progression de la démographie scolaire est attendue. Dans ce cadre, l'académie de Versailles a bénéficié de 17 contrats, compte tenu des taux d'encadrement constatés par rapport à la moyenne nationale et des perspectives supplémentaires d'évolution du nombre d'élèves scolarisés dans l'enseignement privé dans l'académie. Des ajustements de rentrée ont en outre été opérés. En tout état de cause, il n'apparaît pas aujourd'hui opportun de remettre en cause le principe de parité fixé par l'article L. 442-14 du code de l'éducation, qui a permis de dégager un équilibre entre l'enseignement public et l'enseignement privé. Ce dernier a ainsi bénéficié durant ces dix dernières années d'une augmentation du nombre de ses professeurs de l'équivalent de 2 935 ETP alors que, pendant cette même période, les effectifs d'élèves accueillis ont diminué de 35 416.
Auteur : M. Jean Bardet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement privé
Ministère interrogé : éducation nationale
Ministère répondant : éducation nationale
Dates :
Question publiée le 2 août 2005
Réponse publiée le 8 novembre 2005