Question écrite n° 72816 :
politique fiscale

12e Législature

Question de : M. Damien Meslot
Territoire-de-Belfort (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Damien Meslot attire l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État sur la déduction fiscale liée à la cotisation de la mutuelle santé. En effet, une partie des actifs peut bénéficier d'une déduction de leur impôt sur le revenu des cotisations versées à une mutuelle. Il en va ainsi des salariés qui bénéficient d'une garantie obligatoire de leur entreprise dans le cadre d'un accord de groupe ou encore de tous ceux, artisans, professions libérales ou commerçants, qui peuvent bénéficier des dispositions prévues par la loi Madelin, or les salariés ne bénéficiant pas d'un contrat d'entreprise obligatoire sont obligés de souscrire une mutuelle santé à titre individuel pour être correctement couverts en cas de maladie. La situation financière de la sécurité sociale étant difficile, il paraît de plus en plus opportun d'encourager par une incitation fiscale les personnes qui doivent souscrire une assurance complémentaire. Une incitation fiscale, soit sous la forme d'une déduction du revenu brut imposable, soit sous la forme d'un crédit d'impôt, des primes payées par les titulaires de contrats individuels est une voie à envisager pour favoriser une meilleure couverture complémentaire. Cette idée, qui a fait l'objet d'une étude approfondie au cours de l'année 2003, doit faire l'objet d'une disposition en loi de finances pour pouvoir aboutir. C'est pourquoi, il lui demande quelles mesures il entend prendre pour encourager les personnes ne bénéficiant pas d'un avantage fiscal et non éligibles au bénéfice de la CMU à souscrire une couverture maladie complémentaire.

Réponse publiée le 4 octobre 2005

La déduction du revenu imposable des cotisations de prévoyance complémentaire n'est admise que sous certaines conditions et dans certaines limites : ces cotisations doivent être versées dans le cadre de l'exercice d'une activité professionnelle et au titre d'un contrat d'assurance de groupe, s'il s'agit de travailleurs non salariés, ou revêtir un caractère obligatoire en vertu d'un accord collectif ou d'une décision unilatérale de l'employeur, s'il s'agit des salariés. En effet, l'adhésion à un régime de prévoyance complémentaire a alors pour objet essentiel de garantir aux intéressés, en cas de maladie ou d'invalidité conduisant à l'interruption de l'activité professionnelle, le versement pendant la période correspondante d'un revenu de remplacement en complément des prestations en espèces servies par les régimes de base de sécurité sociale. En contrepartie, ces prestations complémentaires sont soumises à l'impôt sur le revenu. Les cotisations versées auprès d'un organisme de prévoyance complémentaire dans le cadre d'une adhésion individuelle et facultative constituent pour leur part un emploi du revenu d'ordre personnel, consenti librement par le contribuable afin, le plus souvent, de compléter en cas de maladie les prestations en nature servies par la sécurité sociale. Ces versements n'ouvrent donc droit à aucun avantage fiscal mais, en contrepartie, les prestations servies, le cas échéant, par les organismes de prévoyance complémentaire sous forme de rentes ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu. Celat étant, la loi n 99-641 du 27 juillet 1999 portant création d'une couverture maladie universelle (CMU) permet, depuis le 1er janvier 2000, à l'ensemble de la population qui en est encore exclue, de bénéficier des prestations en nature d'un régime de base d'assurance maladie et maternité (CMU de base) et ofre aux personnes disposant des ressources les plus faibles une couverture complémentaire gratuite en matiére de santé, assortie d'une dispense d'avance de frais (CMU complémentaire). En outre, l'article 56 de la loi n 2004-810 du 13 août 2004 relative à l'assurance maladie institue à compter du 1er janvier 2005 un crédit d'impôt au titre de la souscription d'un contrat d'assurance complémentaire individuel (« crédit d'impôt santé ») en faveur des personnes dont les revenus n'excèdent pas le plafond de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC), majoré de 15 %. Ce dispositif permet de favoriser l'accès à une couverture complémentaire pour environ deux millions de personnes supplémentaires et complète ainsi la (CMUC) en faveur des personnes les plus démunies. Il représente un effort financier important au-delà duquel il n'est pas possible d'aller compte tenu des contraintes budgétaires actuelles.

Données clés

Auteur : M. Damien Meslot

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôt sur le revenu

Ministère interrogé : budget et réforme de l'Etat

Ministère répondant : budget et réforme de l'Etat

Dates :
Question publiée le 6 septembre 2005
Réponse publiée le 4 octobre 2005

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