Question écrite n° 73179 :
établissements de transfusion sanguine

12e Législature

Question de : M. Philippe Vuilque
Ardennes (2e circonscription) - Socialiste

M. Philippe Vuilque appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les préoccupations exprimées par les organisations syndicales de l'Établissement français du sang nord de France (EFS) s'agissant de l'annulation de la créance du laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB), d'un montant de 53,6 millions d'euros. Par ailleurs, cet organisme change de structure juridique le 1er janvier 2006 et deviendra société anonyme. Jusqu'à quel point l'EFS financera cette société anonyme aux dépens de son propre développement ? Pourquoi l'EFS ne siégera-t-il plus en tant que tel au conseil d'administration de la SALFB ? Combien de temps l'État restera-t-il actionnaire majoritaire de cette structure ? Les pouvoirs publics abandonneront-ils les établissements de transfusion sanguine ? Toutes ces questions ne doivent pas rester sans réponse. Les personnels des établissements de transfusion sanguine s'interrogent sur l'éthique du bénévolat et du non-profit réaffirmé par le législateur dans la perspective du nouveau statut du LFB en société à but lucratif. Il lui demande de bien vouloir apporter les éclaircissements nécessaires sur ces questions.

Réponse publiée le 31 janvier 2006

La transformation en société anonyme, telle que prévue par l'ordonnance du 29 juillet 2005, n'a pas modifié l'obligation d'approvisionnement en priorité du marché français en médicaments dérivés du sang. De même, le droit exclusif est maintenu au LFB en tant que SA de la même façon que pour le LFB sous statut de groupement d'intérêt public (GIP). Ce droit exclusif, qui s'apparente effectivement à un monopole d'approvisionnement, a toutefois été isolé au sein d'une structure filialisée du LFB. L'État français reste par ailleurs majoritaire au sein des structures du LFB tant de la maison mère que de la filiale dédiée au fractionnement et entend bien maintenir ces dispositions. Pour ce qui est de l'inquiétude des associations de donneurs de sang bénévoles, il faut souligner ici que pour garantir une transparence des actions de cette société, outre l'État, les six autres actionnaires de la filiale, consacrée uniquement au fractionnement du plasma issu de l'EFS, sont la Fédération française des donneurs de sang bénévoles et des associations liées au don du sang. Il convient de noter par ailleurs que l'ordonnance publiée le 29 juillet 2005 impose la présence d'un administrateur issu de la représentation des donneurs de sang. Ces garanties devraient être de nature à rassurer les associations qui auront ainsi une visibilité totale sur la conduite de cette entreprise. Concernant les principes éthiques, à savoir l'anonymat, le bénévolat et la gratuité du don, ils ne sont pas remis en cause par le changement de statut et l'État entend maintenir ces principes. L'État entend d'ailleurs également consolider le rôle important joué par l'établissement dans le domaine des maladies rares. Concernant la crainte que le produit plasma ne devienne un produit marchand, il est bien entendu que le LFB poursuivra son action de recherche pour améliorer la qualité et la sécurité de ses produits. Si le LFB dispose d'un monopole d'approvisionnement, il n'en reste pas moins qu'il est sur un marché ouvert à la concurrence, sur lequel sont présents d'autres laboratoires pharmaceutiques qui commercialisent des produits dérivés du sang, et qui garantissent à la France un approvisionnement optimal des patients pour lesquels ces traitements sont vitaux. Le LFB doit, dans cet environnement, continuer à oeuvrer comme de par le passé, à le faire au meilleur coût et à qualité identique.

Données clés

Auteur : M. Philippe Vuilque

Type de question : Question écrite

Rubrique : Sang et organes humains

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 13 septembre 2005
Réponse publiée le 31 janvier 2006

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