mission générale d'insertion de l'éducation nationale
Question de :
M. Arnaud Montebourg
Saône-et-Loire (6e circonscription) - Socialiste
M. Arnaud Montebourg appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les plus vives inquiétudes exprimées par les contractuels de la mission générale d'insertion de l'éducation nationale, s'agissant de la reconduction de leurs contrats de travail. La loi d'orientation de 1989 de l'éducation nationale posait pour principe le suivi des élèves en grande difficulté, sortant du système éducatif sans qualification, et leur garantissait un accompagnement pédagogique favorisant les poursuites de scolarité. Or, le tout récent gel des budgets alloués aux missions générales d'insertion, décidé par le ministère de l'éducation nationale, compromet la poursuite de leurs missions d'accompagnement, bafouant ainsi le principe d'égalité des chances pour tous les élèves. La loi n° 2005-843 du 26 juillet 2005, portant diverses mesures de transposition du droit communautaire à la fonction publique, dispose, dans ses articles 12 et 13, que les contractuels en poste depuis plus de six ans peuvent bénéficier, par décision expresse, d'une reconduction de leur contrat pour une durée indéterminée, exception faite des agents contractuels de l'éducation nationale bénéficiaires « d'un contrat conclu pour la mise en oeuvre d'un programme de formation, d'insertion, de reconversion professionnelles ou de formation professionnelle d'apprentissage ». Ainsi sont exclus de ces dispositions les agents contractuels de la mission générale d'insertion de l'éducation nationale, qui s'interrogent sur le sort que le ministère de l'éducation nationale leur réserve. Compte tenu du caractère fondamental pour l'égalité des chances des élèves en difficulté, dont le nombre ne cesse de croître, du maintien d'un service d'insertion, il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il entend mener une véritable politique de soutien, d'insertion et de suivi de ces jeunes, et dégager en conséquence les moyens financiers nécessaires à sa mise en oeuvre.
Réponse publiée le 24 janvier 2006
La mission générale d'insertion (MGI) qui se caractérise par une prise en charge des élèves de plus de seize ans sortis depuis moins d'un an du système scolaire demeure une priorité du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les actions MGI sont financées, d'une part par des crédits inscrits au budget du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche (chapitre 37-84 pour les rémunérations de personnels et chapitre 36-80 pour le fonctionnement), d'autre part par des crédits du fonds social européen dans le cadre de l'Objectif 3, axe 3, mesure 4 : faciliter le passage de l'école au travail. Les crédits d'Etat alloués aux académies et en particulier à l'académie de Créteil n'ont pas été amputés en 2005. Des crédits complémentaires avaient d'ailleurs été inscrits en Loi de finances 2005 sur le chapitre 37-84. Les réductions de financement de la MGI sont liées uniquement à la suspension en 2005 des remboursements du Fonds social européen qui étaient estimés à plus de 26 % du budget prévisionnel 2005 de l'académie. En effet, les actions de la MGI bénéficiant d'un cofinancement du FSE ont fait l'objet de plusieurs contrôles depuis 2003, notamment les contrôles intervenus au cours de l'année 2005 conduits par l'unité de certification du département FSE de la direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle. Pour répondre de façon plus conforme aux exigences de gestion des fonds européens, le ministère s'est engagé dans un plan de reprise afin de reconstituer la traçabilité des dépenses. Dans l'attente des résultats de ce plan de reprise, la Commission européenne a suspendu tous les remboursements. C'est pourquoi le budget prévisionnel de la MGI pour l'année 2005 incluant les remboursements attendus du FSE, notifié en décembre dernier aux académies, a dû être révisé. À cette fin, il a été demandé aux recteurs, en août dernier, d'ajuster leurs dépenses de personnels. Toutefois, l'existence budgétaire et institutionnelle de la MGI n'est pas menacée et se voit même confortée dans le cadre de l'application de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF), où elle est inscrite au titre d'une action à part entière, sous l'appellation « aide à l'insertion professionnelle » dans le programme « enseignement scolaire du second degré public » et avec l'objectif qui lui est assigné : « diversifier les modalités de formation professionnelle ». En outre, la circulaire préparatoire à la rentrée 2005 demande aux recteurs d'académie de « poursuivre l'action de prévention des sorties sans qualification des élèves de plus de seize ans dans le cadre de la mission générale d'insertion de l'éducation nationale ».
Auteur : M. Arnaud Montebourg
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : éducation nationale
Ministère répondant : éducation nationale
Dates :
Question publiée le 11 octobre 2005
Réponse publiée le 24 janvier 2006