équilibre financier
Question de :
Mme Ségolène Royal
Deux-Sèvres (2e circonscription) - Socialiste
Mme Ségolène Royal interroge M. le ministre de la santé et des solidarités sur les conséquences engendrées par l'instauration d'une franchise de 18 euros pour une grande majorité des actes médicaux, et surtout chirurgicaux. L'ampleur du déficit de la sécurité sociale avec 11,9 milliards d'euros bat une nouvelle fois tous les records en cette année 2005. Ce triste constat montre l'échec de la contre-réforme, injuste et totalement inefficace de l'été 2004. Face à cette situation sans précédent, les mesures envisagées, notamment à travers la fixation du budget de l'hôpital pour 2006 (ONDAM), risquent d'aggraver encore davantage la situation de l'hôpital public et de mettre en péril ses missions d'excellence sur le plan médical et sanitaire et d'altérer le service public. L'annonce de l'instauration d'une franchise de 18 euros pour une grande majorité d'actes médicaux, et surtout chirurgicaux, est pour sa part injuste et inacceptable. Une fois de plus ce sont les assurés sociaux et les malades qui se trouvent sanctionnés. Ajoutée au forfait de 1 euro sur chaque consultation, au forfait hospitalier de 15 euros, aux prélèvements et déremboursements supplémentaires, cette mesure va à l'encontre du principe même d'égalité d'accès aux soins et à la santé. Elle va probablement aussi instaurer une nouvelle pression sur les assurances complémentaires et les mutuelles et engendrer rapidement de nouvelles hausses de cotisations. Elle lui demande quelles dispositions il compte prendre pour que tous les citoyens, notamment les plus fragilisés, dont le nombre s'accroît chaque jour, bénéficient du même droit d'accès aux soins de qualité et à la santé.
Réponse publiée le 7 février 2006
Jusqu'à présent, pour tout acte médical inférieur à 91 euros, il était appliqué un ticket modérateur (remboursé par la complémentaire santé) correspondant à 20 % du montant de l'acte. Au-delà, la sécurité sociale prenait en charge l'intégralité de ce ticket modérateur. En revanche, il n'était appliqué aucun ticket modérateur pour les actes médicaux dont le tarif est supérieur à 91 euros. C'est pourquoi a été instaurée, à compter du 1er janvier 2006, pour tout acte supérieur à 91 euros, une participation qui ne peut excéder 18 euros (correspondant à 20 % de 90 euros) quels que soient la durée de l'hospitalisation ou le nombre d'actes effectués. Cette participation n'a pas d'incidence sur les autres règles d'exonération du ticket modérateur (femmes enceintes, nouveau-nés hospitalisés, titulaires d'une pension d'invalidité, d'une rente d'accident du travail ou de maladie professionnelle, personnes atteintes d'une affection de longue durée). Par ailleurs, s'agissant d'un ticket modérateur plafonné, la participation de 18 euros a vocation à être prise en charge par les organismes complémentaires. L'accès aux soins des personnes les plus modestes est également préservé puisque la participation réduite de 18 euros est prise en charge par le dispositif de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-c). Il convient ensuite de rappeler que la participation forfaitaire de 1 euros instaurée par l'article 20 de la loi du 13 août 2004 relative à l'assurance maladie n'est pas supportée par les ayants droit mineurs de l'assuré, les bénéficiaires de la CMU-c et les femmes relevant du régime de l'assurance maternité. De plus, afin de préserver l'accès aux soins, deux mécanismes ont été prévus par le législateur pour en assurer la modération : un plafonnement fixé à 50 euros par an et un plafonnement fixé à 1 euros par jour et par professionnel de santé. S'agissant du forfait journalier hospitalier, il est entièrement pris en charge par le dispositif de la CMU-c et il a également vocation à l'être par les organismes de protection complémentaire. Enfin, depuis la réforme de l'assurance maladie du 13 août 2004, les personnes dont les revenus sont supérieurs au plafond d'accès à la CMU-c mais insuffisants pour avoir accès à une couverture complémentaire de droit commun, disposent d'une aide à l'acquisition d'une couverture maladie complémentaire. Cette aide prend la forme d'une déduction de prime ou de cotisation. Son montant a été relevé de 33 % pour les personnes de moins de soixante ans et de 60 % pour les personnes de soixante ans et plus par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2006, passant de 75 euros par an à 100 euros pour une personne de moins de 25 ans, passant de 150 euros par an à 200 euros pour une personne de vingt-cinq à cinquante-neuf ans et passant de 250 euros par an à 400 euros pour une personne de soixante ans et plus.
Auteur : Mme Ségolène Royal
Type de question : Question écrite
Rubrique : Assurance maladie maternité : généralités
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère répondant : santé et solidarités
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 31 janvier 2006
Dates :
Question publiée le 25 octobre 2005
Réponse publiée le 7 février 2006