Question écrite n° 76557 :
personnel de direction

12e Législature

Question de : M. Marc Bernier
Mayenne (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Marc Bernier souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la forte inquiétude des chefs d'établissements d'enseignement agricole au regard des obligations qui leur sont aujourd'hui imposées dans le cadre de l'accueil de leurs élèves en entreprises. Celle-ci fait suite à un accident survenu en 2002 et à la récente condamnation pénale d'un proviseur et d'un enseignant d'un lycée agricole pour n'avoir pas respecté les dispositions de l'article 2 du décret n° 97-370 du 14 avril 1997, spécifiant que « pendant les périodes de formation et les stages, les élèves demeurent sous l'autorité de leur établissement d'enseignement ou de l'établissement auquel celui-ci a délégué ses pouvoirs. Les représentants de cet établissement s'assurent que l'équipement de l'entreprise d'accueil, les techniques utilisées, les conditions de travail, d'hygiène et de sécurité, les compétences professionnelles et la moralité du responsable de la formation sont de nature à préserver l'intégrité physique de l'élève et à lui garantir une formation pratique correspondant à l'enseignement reçu ». D'une manière générale, les circulaires et notes de services découlant de ce décret adressées aux professeurs et responsables d'établissements engendrent une insécurité juridique. Effectivement, compte tenu de la complexité de la réglementation et de la diversité des secteurs professionnels couverts par l'enseignement agricole, ils considèrent que, aussi bien pour la visite préalable que pour la visite de suivi du jeune en stage, ils n'ont pas la compétence ni les ressources qualifiées et disponibles dans leur établissement pour appréhender les problématiques soulevées par l'article 2 dudit décret et procéder à l'ensemble des vérifications exigées. Pour ces raisons, bon nombre de proviseurs de lycées agricoles ont pris la décision de ne plus signer de conventions de stage pour les élèves scolarisés en première année rendant par conséquent impossible à ces derniers de passer les examens pour lesquels ils effectuent une formation. Face à cette situation particulièrement préoccupante, il lui demande les mesures qu'il envisage de prendre pour permettre aux équipes d'enseignement agricole d'exercer leur mission pédagogique dans des conditions sereines, dans l'intérêt de la formation des élèves, sans être exposées à des responsabilités qui ne relèvent manifestement pas de leur compétence.

Réponse publiée le 6 décembre 2005

L'accident grave dont a été victime un élève mineur de l'enseignement agricole lors d'un stage en entreprise et la condamnation pénale d'un proviseur et d'un enseignant qui a suivi, ont créé une situation d'incertitude. Le ministère de l'agriculture et de la pêche a réagi sans délai pour garantir la sécurité des jeunes stagiaires et clarifier la responsabilité des équipes pédagogiques et des directeurs d'établissement. Un réexamen d'ensemble de l'organisation des stages dans l'enseignement agricole a été réalisé. Le ministère de l'agriculture et de la pêche est en effet très attaché à les préserver : ils constituent un élément essentiel de la pédagogie de l'enseignement agricole et doivent se dérouler dans un cadre juridique qui permette à chacun d'exercer ses responsabilités dans la plus grande sérénité. De nouvelles orientations ont été présentées à l'ensemble des partenaires impliqués dans les stages, le 20 octobre dernier, lors de la deuxième réunion du groupe de travail mis en place par les services du ministère de l'agriculture et de la pêche. Une circulaire, diffusée le 24 octobre 2005, présente des mesures immédiates pour améliorer la préparation du départ et de l'accueil des élèves en stages, en associant toutes les compétences du ministère de l'agriculture et de la pêche, mais aussi celles de la Mutualité sociale agricole, à des sessions d'information. Elles visent également à analyser les risques au regard des différents lieux de stages. Une adaptation des dispositions réglementaires pour préciser les termes et les limites de la responsabilité des enseignants et des proviseurs a également été engagée. Le ministère de l'agriculture et de la pêche est déterminé à mener à bien ce travail qui nécessitera, en particulier, la révision du décret en Conseil d'État du 14 avril 1997, relatif aux conditions d'emploi des jeunes travailleurs agricoles.

Données clés

Auteur : M. Marc Bernier

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement agricole

Ministère interrogé : agriculture et pêche

Ministère répondant : agriculture et pêche

Dates :
Question publiée le 25 octobre 2005
Réponse publiée le 6 décembre 2005

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