code de la route
Question de :
M. Pierre Lang
Moselle (6e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Lang attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur les infractions au code de la route commises en France par des ressortissants d'autres États membres de l'Union européenne. Ces infractions restent souvent sans suites ce qui va à l'encontre de la politique de fermeté conduite par le Gouvernement, notamment dans le domaine du respect des limitations de vitesse. Si les automobilistes français font preuve d'une vigilance accrue, ce n'est pas toujours le cas de certains ressortissants européens, qui circulent sur notre territoire en dépassant les vitesses autorisées, dans une quasi-impunité. En effet, il n'y a pas de système viable au niveau communautaire, permettant de poursuivre un contrevenant résidant dans un autre État membre que celui où il a commis une infraction. Cette inégalité de traitement des automobilistes suscite un sentiment d'injustice, et peut entraîner des situations de concurrence déloyale : ainsi, les transporteurs routiers français sont soumis aux limitations de vitesse, alors que les transporteurs d'autres États membres prennent souvent des libertés avec le code de la route, sans être sanctionnés. La Commission européenne a récemment été invitée à se saisir de cette question, mais en attendant ses propositions, il est urgent de faire respecter les exigences de la sécurité routière par tous ceux qui circulent sur le sol français. Il souhaiterait donc savoir s'il existe des accords bilatéraux avec des États de l'Union européenne, afin de rendre effectives les poursuites contre les automobilistes d'autres pays européens qui enfreignent le code de la route en France. Il lui demande s'il entend multiplier ce type de coopérations spécialisées avec nos partenaires, et s'il compte intervenir au niveau communautaire pour accélérer les initiatives en matière de lutte contre l'insécurité routière.
Réponse publiée le 28 février 2006
La situation d'un contrevenant étranger au code de la route fait l'objet d'un traitement spécifique selon les circonstances. Soit il y a interception d'un véhicule immatriculé à l'étranger et aux termes des dispositions de l'article L. 121-4 du code de la route, le conducteur qui a commis une infraction et qui se trouve hors d'état de justifier d'un domicile ou d'un emploi sur le territoire français doit acquitter immédiatement une amende forfaitaire ou une consignation. A défaut de paiement, le véhicule peut être retenu et mis en fourrière. Soit il n'y a pas d'interception dans le cas de constatation de l'infraction par un système automatisé, l'identification et la sanction du contrevenant supposent alors une coopération entre la France et le pays d'origine. Cette coopération est d'autant plus nécessaire que depuis la mise en place du contrôle automatisé en novembre 2003, près de 15 % des infractions constatées résultent de conducteurs dont les véhicules sont immatriculés à l'étranger. Des négociations sont en cours notamment avec l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie pour conclure des accords internationaux sur le fondement de l'article 39.3 de la convention d'application de l'accord de Schengen du 14 juin 1985 pour être en mesure de sanctionner les ressortissants de ces pays dès lors qu'ils sont à l'origine d'une infraction sur le territoire français.
Auteur : M. Pierre Lang
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité routière
Ministère interrogé : intérieur et aménagement du territoire
Ministère répondant : intérieur et aménagement du territoire
Dates :
Question publiée le 1er novembre 2005
Réponse publiée le 28 février 2006