opérations de vote
Question de :
M. Michel Hunault
Loire-Atlantique (6e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Michel Hunault attire l'attention du M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur les suites qu'entend donner le Gouvernement à la proposition de loi n° 1823, visant à favoriser le vote par internet lors des prochaines échéances électorales. L'exercice du droit de vote est un élément essentiel de l'exercice de la vie démocratique. Malheureusement un certain nombre de personnes âgées, handicapées, isolées, ne peuvent prendre part à des opérations de vote. Pour les étudiants éloignés de leur domicile, les coûts de transport sont élevés. Si, au fil des ans, des assouplissements ont été apportés au vote par procuration, il n'en demeure pas moins qu'au regard de l'équipement permettant l'accès des Français à internet, il convient de faire évoluer les modes de votes. Le vote par internet serait donc l'un des moyens, parmi d'autres, d'exprimer son vote. Il nécessite des opérations sécurisées en termes tant de confidentialité que de traçabilité des opérations de vote. Il conviendrait de créer des points de vote spécifiques. Il est indispensable de prévoir des crédits pour lancer des appels d'offres pour les opérateurs spécialisés dans le cadre de cahier des charges précis, qui pourraient être définis en coopération avec les représentants des partis politiques. Nos partenaires européens se sont déjà engagés dans cette voie. L'Estonie a ainsi adopté cette année une loi autorisant l'« e-vote » pour ses élections municipales. En Suisse, le canton de Genève a déjà organisé huit élections par internet. Il lui demande si le Gouvernement envisage de prévoir les financements nécessaires à cette expérimentation dans le cadre de la préparation des prochaines élections présidentielles.
Réponse publiée le 18 avril 2006
Le Gouvernement est favorable au développement du vote électronique. Ces derniers mois, plusieurs expérimentations ont été conduites. Ainsi, l'année 2004 a vu l'utilisation d'un système de vote par internet pour les élections des membres de cinq chambres de commerce et d'industrie. Au total, près de 440 000 électeurs étaient concernés par cette expérimentation, organisée sous le contrôle d'experts indépendants, conformément aux recommandations du Conseil de l'Europe et de la Commission nationale de l'informatique et des libertés sur le vote électronique ; 30 % des votes ont été émis par internet, et le taux de participation a augmenté de six points en moyenne par rapport au précédent scrutin. Cette expérimentation s'est par ailleurs déroulée sans incident ni difficulté particulière d'utilisation pour les électeurs. Aucun candidat n'a contesté les résultats. S'agissant de nos compatriotes établis hors de France, le taux d'abstention est traditionnellement plus élevé que la moyenne nationale, en raison notamment de l'éloignement géographique des centres de vote. C'est pourquoi, dès 2003, les Français inscrits dans les circonscriptions des États-Unis ont pu expérimenter le vote par internet lors des élections au Conseil supérieur des Français de l'étranger. Cette expérimentation, qui constituait la première expérience publique de vote par internet, a concerné 61 000 électeurs ; 60 % des votants ont choisi d'exercer leur droit de vote de manière électronique, et le taux de participation s'est accru de plus de deux points par rapport au scrutin précédent. À la suite de l'appel d'offres lancé par le ministère des affaires étrangères avec le concours du ministère de l'intérieur, un prestataire, sélectionné au mois de décembre 2005, a été chargé de la fourniture d'un système permettant le vote électronique à distance en vue de l'élection de 2006 à l'assemblée des Français de l'étranger, pour la zone Europe Asie-Levant. Avant toute extension, il importe toutefois de s'assurer que le vote par internet respecte la confidentialité du vote ainsi que son caractère personnel et présente des garanties de sécurité aptes à le mettre à l'abri de toute suspicion. Cette réflexion fait actuellement l'objet d'un travail d'élaboration technique et juridique, qui associe les départements ministériels compétents.
Auteur : M. Michel Hunault
Type de question : Question écrite
Rubrique : Élections et référendums
Ministère interrogé : intérieur et aménagement du territoire
Ministère répondant : intérieur et aménagement du territoire
Dates :
Question publiée le 8 novembre 2005
Réponse publiée le 18 avril 2006