Question écrite n° 78692 :
reconduite aux frontières

12e Législature

Question de : M. Damien Meslot
Territoire-de-Belfort (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Damien Meslot attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur les procédures d'interdiction de séjour sur le territoire national et de reconduite à la frontière telles qu'elles sont prévues par la loi n° 2003-1119 du 26 novembre 2003 relative à la maîtrise de l'immigration, au séjour des étrangers en France et à la nationalité française. En effet, de nombreux recours sont déposés contre les décisions de refus de séjour et contre les décisions de reconduite à la frontière. En considérant que la reconduite à la frontière résulte de l'application de la décision d'interdiction de séjour et que ces procédures sont actuellement très distinctes, il semble de plus en plus nécessaire de les regrouper et de les traiter simultanément afin de réduire les délais des recours et la charge qui pèse sur les différentes juridictions. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures il entend mettre en oeuvre pour simplifier les procédures des recours déposés contre les décisions d'interdiction de séjour et de reconduite à la frontière.

Réponse publiée le 28 novembre 2006

L'attention du ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire est effectivement appelée sur la progression importante du contentieux de la reconduite à la frontière et sur la charge en résultant pour la juridiction administrative. Cette situation a conduit le Gouvernement, en s'inspirant des propositions faites par le Conseil d'État, à réformer la procédure de reconduite à la frontière. Le titre III de la loi n° 2006-911 du 24 juillet 2006 relative à l'immigration et à l'intégration permet en effet d'assortir la décision de refus de délivrance, de renouvellement ou de retrait d'un titre de séjour, d'une obligation de quitter le territoire français dans un délai d'un mois, qui pourra être exécutée d'office à l'expiration du délai de retour volontaire, sans intervention d'un arrêté de reconduite à la frontière. Par souci de simplification, cette décision mentionne le pays à destination duquel l'intéressé sera éloigné. Le délai de recours juridictionnel contre cette décision est d'un mois. Le tribunal administratif statue dans un délai de trois mois selon la procédure de droit commun. Mais le caractère suspensif du recours contre l'obligation de quitter le territoire français n'empêche pas le placement en rétention administrative à l'expiration du délai de départ volontaire. Dans ce cas, la procédure contentieuse est celle applicable en matière de reconduite à la frontière : le tribunal administratif statue dans un délai de soixante-douze heures sur la décision en tant qu'elle porte obligation de quitter le territoire français tandis que la partie de la décision refusant le séjour est jugée ultérieurement. L'édiction d'une décision unique et une nouvelle procédure contentieuse, adaptée selon la circonstance que l'étranger est placé ou non en rétention administrative, permettront ainsi d'alléger la charge des services préfectoraux et des juridictions administratives, répondant ainsi pleinement à la question. Il est enfin précisé au parlementaire que ces nouvelles dispositions entreront en vigueur dans les meilleurs délais, dès parution des décrets d'application actuellement en cours d'élaboration en lien avec le Conseil d'État.

Données clés

Auteur : M. Damien Meslot

Type de question : Question écrite

Rubrique : Étrangers

Ministère interrogé : intérieur et aménagement du territoire

Ministère répondant : intérieur et aménagement du territoire

Dates :
Question publiée le 22 novembre 2005
Réponse publiée le 28 novembre 2006

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