Question de : Mme Chantal Robin-Rodrigo
Hautes-Pyrénées (2^e circonscription) - Socialiste

Nous acheminons-nous vers un vin d'origine incontrôlée ? En effet, le label « Vignobles de France » permettrait l'assemblage de productions de différentes régions, millésimé, avec le nom du cépage en gros sur la bouteille pour lutter contre les vins chiliens ou californiens. À des millénaires du « tout-terroir » et du millefeuille des étiquettes des vins français, c'est la proposition des promoteurs d'une nouvelle dénomination de vin, baptisée « vin de pays vignobles de France » et présentée récemment avec l'ambition de sortir les premières bouteilles en 2006. Objectif affiché : créer un « produit adapté aux nouveaux consommateurs », selon le syndicat viticole « Vignobles de France » créé à cette occasion. Cette nouvelle dénomination, qui trouverait sa place à côté des vins de pays classiques ou des appellations d'origine rattachés à leur région de production, vise à répondre aux affres d'une filière en grande difficulté qui éprouve de très grosses difficultés à l'export. En échange de prix garantis, les producteurs ont donc accepté de laisser le pilotage de ces vins français d'un nouveau type aux négociants, qui pourront vendre des assemblages de vins de toutes régions en fonction de la demande des différents marchés. Et ainsi créer des « marques » capables de concurrencer les géants comme le Californien Gallo. Si ce projet semble être soutenu par la quasi-totalité des fédérations de vins de pays, la principale manque à l'appel : celle des vins de pays d'Oc (30 % des volumes). Or c'est celle où les vignerons craignent le plus de se faire ruiner par des négociants, et qui serait la plus déterminée à obtenir le soutien des pouvoirs publics. Compte tenu de cette situation, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande désormais à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche de lui indiquer la position et les intentions du Gouvernement au sujet de ce dossier.