Question écrite n° 8029 :
politique fiscale

12e Législature

Question de : Mme Christine Boutin
Yvelines (10e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Mme Christine Boutin * appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur certaines inégalités qui subsistent en matière de complémentaires santé. En effet, l'assurance maladie ne remboursant en moyenne que 53 % des soins de ville, la souscription à une complémentaire santé est devenue une impérieuse nécessité. Cependant, une étude du CREDES publiée en décembre 2001 montre que 8 % des Français n'ont pu à ce jour souscrire à une complémentaire santé. En outre, les salariés qui adhèrent à une complémentaire santé à titre individuel, les fonctionnaires, les étudiants ou les retraités ne peuvent déduire de leur revenu imposable le montant de la cotisation versée à leur mutuelle. Face à cette situation, la Mutualité française propose la mise en place d'un crédit d'impôt, sous la forme du versement d'une prime pour les personnes non imposables ou d'une diminution d'impôt pour les personnes imposables. En conséquence, elle demande quelle suite le Gouvernement compte donner à la proposition de la Mutualité française.

Réponse publiée le 24 février 2003

Le ministre appelle tout d'abord l'attention de l'honorable parlementaire sur la part que représentent les organismes de protection sociale de base dans la prise en charge des soins de ville. Il ressort en effet des données de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) que ce taux est de 79 % hors indemnités journalières, compte non tenu des dépassements de tarifs, et de 73 % si on les inclut. L'assurance maladie reste donc un financement très majoritaire des dépenses de soins. En ce qui concerne la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC), le plafond maximal de ressources pour y être éligible est de 562,00 euros (3 686,48 francs) par mois pour une personne seule au 15 février 2002, alors que le montant mensuel de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et du minimum vieillesse-minimum invalidité était de 569,38 euros (3 734,89 F). Pour limiter les effets de seuil, un avenant à la convention d'objectifs et de gestion (COG), signé entre l'Etat et la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) le 7 mars 2002, crée une aide à acquisition de contrats de couverture maladie complémentaire destinée aux personnes dont les ressources sont comprises entre le plafond de la CMU complémentaire et le plafond majoré de 10 %. Le montant de l'aide, de 115 euros pour la première personne, varie selon la composition du foyer et, éventuellement, selon le choix de la caisse, selon l'âge des bénéficiaires. La question de la déductibilité fiscale, soit sous forme de déduction du revenu brut imposable, soit sous forme de crédit d'impôt, des primes payées par les titulaires de contrats individuels assurance maladie complémentaire est l'une des voies envisagées pour favoriser une meilleure couverture complémentaire. Une telle mesure nécessite au préalable une expertise approfondie qui sera menée d'ici au printemps 2003. Elle doit, en tout état de cause, faire l'objet d'une disposition en loi de finances.

Données clés

Auteur : Mme Christine Boutin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôt sur le revenu

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 9 décembre 2002
Réponse publiée le 24 février 2003

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