Question écrite n° 80866 :
Djibouti

12e Législature

Question de : M. Pierre Cardo
Yvelines (7e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

En octobre 1995 le magistrat français Bernard Borrel, en mission officielle de coopération à Djibouti, est décédé dans des conditions qui restent, à ce jour, peu claires. Il a été démontré, notamment à la suite d'expertises conduites en 2002, que la thèse initiale du suicide reposait sur des erreurs manifestes et que la thèse de l'assassinat semble désormais établie. Or il apparaît que l'enquête actuellement en cours en France se heurte au fait que l'ensemble des documents relatifs à ce dossier ne soit pas accessible aux magistrats et aux parties civiles. M. Pierre Cardo appelle l'attention de Mme la ministre de la défense sur les légitimes attentes de la famille de ce magistrat français et lui demande de lui préciser les mesures qu'elle entend prendre, conformément à ses engagements devant la représentation nationale du 18 octobre 2005, de tout faire pour que cette douloureuse affaire soit totalement mise en lumière, notamment par la déclassification de l'ensemble des pièces encore couvertes par le secret défense, dont les documents antérieurs à 1997.

Réponse publiée le 17 janvier 2006

La ministre de la défense s'est toujours attachée à apporter l'entier concours de ses services aux demandes formulées par l'autorité judiciaire dans le cadre de procédures d'instruction, conformément à la loi et au droit, par respect pour les victimes et dans le souci de répondre à la légitime attente de leurs proches. Dans le cadre de l'enquête en cours sur le décès du juge Bernard Borrel, la ministre a été sollicitée à deux reprises par le juge d'instruction chargé des investigations afin de déclassifier des documents rédigés par les services de renseignement de son département ministériel. La commission consultative du secret de la défense nationale a donc été saisie en ces occasions. Cette autorité administrative indépendante, présidée par un haut magistrat et composée notamment de parlementaires, a estimé que vingt-trois documents présentaient un rapport direct avec les faits. La ministre de la défense a déclassifié l'ensemble de ces documents, à l'exception de deux extraits d'une note sans rapport avec la saisine du magistrat instructeur. Dans le respect de la procédure particulière de déclassification, le ministère de la défense examinera avec la plus grande attention toute nouvelle demande émanant de l'autorité judiciaire.

Données clés

Auteur : M. Pierre Cardo

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : défense

Ministère répondant : défense

Dates :
Question publiée le 13 décembre 2005
Réponse publiée le 17 janvier 2006

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