épargne
Question de :
M. Pierre Lang
Moselle (6e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Lang attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences de l'ordonnance du 13 octobre 2005, relative à la création des organismes de placement collectif immobilier (OPCI). Cette ordonnance tend à substituer progressivement un nouveau produit d'épargne, l'OPCI, aux actuelles sociétés civiles de placement immobilier. Les SCPI ne pourront plus, au-delà du 31 décembre 2009, procéder à des augmentations de capital ou à la création de nouvelles sociétés. Or, les porteurs de parts de SCPI regrettent vivement la disparition programmée de cette formule de placement immobilier dématérialisé, qui leur offre un rendement élevé et une sécurité appréciable. Quant au supposé manque de liquidité de ce placement, il faut rappeler l'existence, largement répandue au sein des SCPI, de fonds de remboursement au profit des cédants de parts. Alors que les bonnes performances des SCPI sont établies, les épargnants craignent une forte baisse de la rentabilité avec le transfert aux OPCI. En effet, ces nouveaux produits seront davantage soumis aux aléas des variations boursières, et leur gestion composite reposant à la fois sur l'immobilier et les valeurs mobilières apparaît beaucoup plus opaque. Par ailleurs, le transfert voulu par l'ordonnance du 13 octobre 2005 des SCPI vers les OPCI néglige le principe de neutralité fiscale, qui devrait s'appliquer dans ce type de situation. Or, cette opération emporte deux conséquences fiscales fâcheuses pour de nombreux porteurs de parts. Tout d'abord, en cas de transformation de la SCPI en SPPICV, le contribuable passera sous le régime fiscal des valeurs mobilières, perdant de ce fait le bénéfice de la déductibilité des intérêts d'emprunts. Les porteurs ayant acheté leurs parts grâce à l'endettement seront particulièrement pénalisés. En outre, en cas de démembrement de propriété, la dégradation prévisible de la rentabilité des OPCI par rapport aux SCPI se révélera préjudiciable aux usufruitiers. Enfin, sur un plan plus général, il ne serait pas opportun d'inciter les épargnants à se détourner de placements purement immobiliers tels les SCPI, car la France connaît actuellement une profonde crise du logement, nécessitant au contraire des investissements accrus dans ce secteur. Dès lors, il lui demande s'il entend prendre compte l'ensemble de ces inquiétudes, et revoir son dispositif dans le sens du libre choix des épargnants entre SCPI et OPCI.
Réponse publiée le 7 mars 2006
Le Parlement, par le vote de l'article 81 de la loi n° 2004-1343 du 9 décembre 2004 de simplification du droit, a habilité le Gouvernement à définir par ordonnance le régime juridique d'organismes de placement collectif dans l'immobilier (OPCI) ainsi que les modalités de transformation des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) en OPCI. Si les SCPI, compte tenu de l'état du marché immobilier, offrent aujourd'hui des rendements intéressants à leurs porteurs de parts, elles présentent en revanche une très faible liquidité. Cela s'est révélé particulièrement préjudiciable pour les porteurs de parts lors de la crise de l'immobilier du début des années quatre-vingt-dix. La création des OPCI a notamment pour objectif de permettre la création d'un produit d'épargne immobilière offrant une plus grande liquidité afin de permettre une meilleure protection des porteurs de parts. Le projet d'ordonnance n'organise pas la suppression pure et simple des SCPI. Il se veut incitatif en ce qui concerne la transformation des SCPI en OPCI. Un rapport devra être déposé auprès du Parlement au plus tard le 31 décembre 2008, faisant le bilan de la mise en oeuvre de cette ordonnance, notamment en ce qui concerne le développement des OPCI et la situation des SCPI, ce qui permettra, en tant que de besoin, d'ajuster le dispositif, en fonction des réalités du marché.
Auteur : M. Pierre Lang
Type de question : Question écrite
Rubrique : Banques et établissements financiers
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 17 janvier 2006
Réponse publiée le 7 mars 2006