plomb
Question de :
M. Laurent Hénart
Meurthe-et-Moselle (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Laurent Hénart souhaite attirer l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur le chargement en plomb des eaux de pluie à la suite de l'isolation des toits en zinc, qui nécessite toujours l'application de bandes de plomb, au niveau des gouttières en particulier. Ces eaux nocives sont ensuite utilisées par leurs propriétaires dans les jardins et potagers ou arrivent dans les ruisseaux. Aussi souhaiterait-il savoir quelles sont les dispositions qui pourraient être prises afin de modifier la composition de ces isolations.
Réponse publiée le 3 avril 2007
La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à la plombémie des eaux de ruissellement générée par les bandes de plomb utilisées pour isoler les toits en zinc. Les toitures en zinc concernent essentiellement des constructions anciennes, le plus souvent dans les coeurs historiques de certaines villes françaises. La récupération, pour l'arrosage des jardins, des eaux pluviales issues des toitures est rare dans les zones urbaines faute de terrains pouvant accueillir les dispositifs de récupération des eaux. Dans le cas où les eaux de ruissellement des toitures en zinc ne sont pas réutilisées, elles rejoignent le plus souvent les réseaux, voire des bassins de rétention et de décantation, dans lesquels une partie des micropolluants, dont le plomb, est piégé dans les dépôts des collecteurs ou des bassins, permettant un abattement fort des concentrations. Le curage par les collectivités de ces dépôts est régulier, contribuant à réduire in fine l'apport du plomb dans les milieux aquatiques. Dans le cas où les eaux de ruissellement des toitures en zinc seraient susceptibles d'être utilisées, la récupération de cette eau pourrait présenter un risque sanitaire si celle-ci sert à l'arrosage des légumes. D'un point de vue réglementaire, la récupération des eaux de pluie est encadrée notamment par les règlements sanitaires départementaux, qui prévoient que les citernes destinées à recueillir les eaux de pluie doivent être munies, entre autres, de dispositifs spéciaux permettant d'écarter les premières eaux de lavage des toitures, ce qui participe à diminuer la teneur des polluants, dont le plomb, dans les eaux ainsi récupérées. Le plomb dans les toitures en zinc n'est plus utilisé aujourd'hui que dans le traitement des points singuliers de la toiture à l'exception toutefois dans certaines restaurations de toiture des monuments historiques. Cette utilisation du plomb dans la réfection des toitures est de plus en plus rare, en raison de son coût élevé et des précautions particulières de manipulation qui sont imposées aux ouvriers chargés de ces travaux, renchérissant encore ce type de travaux. Le remplacement du plomb par d'autres matériaux est possible dans certains cas et ces solutions techniques doivent être approfondies. Le comité technique plomb associant l'ensemble des ministères et acteurs concernés a, dans le cadre de ces travaux, diligenté une étude visant à recenser les utilisations du plomb dans la construction et leurs impacts sur la santé et l'environnement, ainsi que les solutions alternatives à l'utilisation du plomb dans la construction. Elle permettra d'alimenter la réflexion des pouvoirs publics quant aux prescriptions d'interdictions à mettre en oeuvre.
Auteur : M. Laurent Hénart
Type de question : Question écrite
Rubrique : Produits dangereux
Ministère interrogé : écologie
Ministère répondant : écologie
Dates :
Question publiée le 24 janvier 2006
Réponse publiée le 3 avril 2007