Question écrite n° 84130 :
Jérusalem

12e Législature

Question de : M. Maxime Gremetz
Somme (1re circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains

M. Maxime Gremetz interpelle M. le ministre des affaires étrangères au sujet de la signature par Alsthom et Connex d'un contrat avec la municipalité de Jérusalem prévoyant la construction et l'exploitation d'une ligne de tramway entre Jérusalem-Ouest et deux colonies israéliennes de Jérusalem-Est. Ce contrat participe à la colonisation par Israël de Jérusalem-Est. Or la IVe convention de Genève interdit aux États signataires de pratiquer des transferts de population sur des territoires qu'ils occupent, ce qui implique aussi l'obligation de ne pas reconnaître les effets d'une telle pratique si elle était mise en oeuvre par un autre État. De plus, de nombreuses résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations Unies, et récemment un avis de la Cour internationale de justice du 9 juillet 2004, affirment le caractère illégal, au regard du droit international, de l'annexion unilatérale de Jérusalem-Est par Israël. En signant ce contrat avec la municipalité de Jérusalem, Alsthom et Connex reconnaissent non seulement implicitement les prétentions israéliennes sur Jérusalem-Est, mais aussi participent à la politique israélienne de colonisation. Or la France a pour devoir de veiller à ce que ses ressortissants ne violent pas le droit international. C'est pourquoi il lui demande de faire respecter les engagements internationaux de la France en agissant pour que ces entreprises françaises se retirent de ce projet de tramway, qui contribue à fragiliser toujours plus les espoirs d'une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

Réponse publiée le 28 mars 2006

Une partie du réseau de cette infrastructure de transport, telle qu'elle a été conçue par les autorités israéliennes, est en effet située dans les Territoires occupés par Israël depuis 1967. Il importe de rappeler que la participation française à la construction de ce tramway est le fait d'entreprises privées. Une telle participation ne saurait dès lors être imputée à l'État français, ni même être interprétée comme une évolution de la position française sur Jérusalem. La France a toujours considéré que la solution au conflit israélo-palestinien passait d'abord par le respect de la légalité internationale. La France a, en particulier, maintenu une position de principe constante sur le statut de Jérusalem : la ville constitue juridiquement un « corpus separatum » et ce statut défini par le droit international ne pourra, le cas échéant, être modifié que dans le cadre des négociations israélo-palestiniennes que la communauté internationale appelle de ses voeux. La France et l'Union européenne ont une position claire et constante sur le caractère illégal des activités de colonisation dans les Territoires occupés par Israël en 1967. Elles poursuivront par conséquent les efforts entrepris en faveur de l'établissement d'une paix juste et durable au Proche-Orient et continueront à faire entendre leur voix, avec constance et fermeté, pour dire le droit et appeler à la mise en oeuvre des mesures indispensables au règlement durable du conflit.

Données clés

Auteur : M. Maxime Gremetz

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 31 janvier 2006
Réponse publiée le 28 mars 2006

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