Question écrite n° 84440 :
prestations en espèces et en nature

12e Législature

Question de : M. Pierre Lequiller
Yvelines (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Pierre Lequiller * souhaite appeler l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités à propos du difficile problème rencontré par les femmes dont les mères ont subi durant leur grossesse un traitement au distilbène. En effet, de nombreux risques viennent chez celles-ci s'ajouter à celui, accr, d'accouchement prématuré : anomalies de la cavité utérine et des trompes, endométriose, stérilité cervicale, difficultés d'implantation embryonnaire... C'est pourquoi l'article 32 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2005 du 20 décembre 2004 prévoit une prise en charge à 100 % pour un arrêt de travail de ces jeunes femmes dès la découverte de la grossesse. Cette mesure avait pour but de proposer à la future maman un repos total, facteur primordial de réduction des risques de prématurité, tout en lui assurant une certaine sérénité sur le plan financier. Le décret d'application reste cependant en souffrance, alors qu'une entrée en vigueur était prévue avant le mois d'août 2005. Il souhaite donc connaître l'état d'avancement du dossier, et s'il est prévu un nouveau calendrier quant à la signature de ce décret.

Réponse publiée le 6 juin 2006

L'attention du ministre de la santé et des solidarités est attirée sur les modalités d'application de l'article 32 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2005, qui prévoit pour les femmes dont la grossesse pathologique est liée à une exposition in utero au diethylstilbestrol la possibilité de bénéficier d'un congé de maternité dès le premier jour de leur arrêt de travail. Les femmes exposées in utero au diethylstilbestrol, majoritairement à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, rencontrent aujourd'hui des difficultés à mener à bien leur grossesse. Leur nombre est estimé à 80 000 environ. Au regard de l'importance de cette question, il a été décidé de mettre en place un plan d'action global qui couvre le risque lié à la maternité, mais également les autres troubles de l'appareil génital, comme les risques d'adénocarcinome et d'infertilité rencontrés par ces femmes comme par les hommes, qui, en nombre identique, ont eux aussi été exposés in utero au diethylstilbestrol. Ce plan d'action comporte plusieurs axes tels que l'amélioration des connaissances épidémiologiques sur les complications dues à cette exposition pour la deuxième et la troisième génération et l'intensification des actions d'information auprès des médecins. La prise en charge financière, pendant leur grossesse, des femmes exposées est aussi un des axes du plan d'action gouvernemental. L'élaboration du décret d'application a nécessité la définition au préalable des critères médicaux permettant de cibler ces jeunes femmes et des conditions dans lesquelles elles pourront bénéficier de ce congé, en veillant surtout à ne pas mettre en oeuvre un dispositif trop compliqué au regard de la situation douloureuse qu'elles doivent déjà supporter. Ce travail a été confié à des spécialistes du diethylstilbestrol dans le cadre d'un groupe de travail chargé plus globalement de faire des propositions d'actions en vue d'améliorer la prise en charge des victimes de ce médicament. Ces éléments étaient indispensables à la finalisation du projet de texte, qui a par la suite fait l'objet de concertation avec les associations de patientes concernées. Il a en outre été examiné par les caisses nationales d'assurance maladie (par la CNAMTS le 1er mars et par l'UNCAM le 16 mars 2006), qui ont émis un avis favorable, ainsi que, le 28 mars 2006, par le Conseil d'État. Ces consultations indispensables, tant au fond que d'un point de vue juridique, étant achevées, le projet de décret est désormais en cours de signature par les ministres concernés.

Données clés

Auteur : M. Pierre Lequiller

Type de question : Question écrite

Rubrique : Assurance maladie maternité : prestations

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 31 janvier 2006
Réponse publiée le 6 juin 2006

partager