maladies rares
Question de :
M. Philippe Tourtelier
Ille-et-Vilaine (2e circonscription) - Socialiste
M. Philippe Tourtelier attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les difficultés rencontrées par la fédération des maladies orphelines, difficultés qui mettent en jeu la survie de leur service d'aide aux malades. Il lui rappelle qu'aujourd'hui quatre millions de personnes sont touchées par une des 8 000 maladies orphelines ; que, depuis une dizaine d'années, la fédération répond à de fortes attentes et pallie notamment à l'errance diagnostique à laquelle se heurtent ces malades ; que cette structure, financée grâce à la générosité de milliers de soutiens individuels, a mis en place un service - gratuit - d'écoute et d'aide qui répond aux demandes d'information et d'orientation. Plus de 20 000 personnes ont ainsi pu être soutenues, et ce service doit faire face à un accroissement continu des appels. Or, en novembre 2004 votre prédécesseur a présenté, à grands renforts médiatiques, son « plan national maladies rares », officiellement doté de 10 millions d'euros. Ce plan avait prévu une enveloppe de 200 000 euros, expressément et nominativement dédiée aux actions de la fédération des maladies orphelines. Plus d'un an après, l'argent promis a disparu ! D'un service à l'autre du ministère, on ne sait rien. La direction générale de la santé, pilote dans le plan maladies rares ou l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé ont été sollicités en vain pour débloquer l'aide annoncée, chacun renvoie la balle dans l'autre structure. La fédération vous a adressé des courriers, sans suite à ce jour, dans lesquels elle vous exposait la situation. La fédération, tout autant que les malades et leurs familles, sont légitimement choqués par cette attitude incompréhensible. Il lui rappelle que l'action d'information et d'orientation mise en oeuvre par la fédération, contribue non seulement à réduire le déficit de la sécurité sociale en évitant de coûteuses et inutiles consultations, mais sauve surtout des vies, en guidant et conseillant utilement des malades atteints de maladies méconnues ou délaissées. Compte tenu du rôle majeur de cette fédération, des engagements pris par le gouvernement, il lui demande de réagir rapidement pour débloquer la situation et garantir ces subventions.
Réponse publiée le 14 mars 2006
La présidente de la Fédération des maladies orphelines (FMO) a en effet sollicité l'attribution d'une subvention de 200 000 euros par an pour le fonctionnement de la téléphonie santé de la FMO en arguant du fait que l'association Maladies rares info services a perçu cette somme de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). La direction générale de la santé (DGS) a reçu plusieurs fois la FMO et a répondu au courrier de sa présidente, Mme Grandin, réclamant une subvention de 200 000 euros dès le 31 octobre dernier. Le 8 novembre 2005, à l'occasion du comité de suivi du plan maladies rares, le cabinet du ministre, la direction générale de la santé et la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) lui ont expliqué que le montant de 400 000 euros par an attribué par l'INPES, inscrit dans le plan national Maladies rares au titre de l'information donnée aux malades, aux professionnels et au grand public, ne concerne pas uniquement le développement de la téléphonie en santé. La FMO n'était citée qu'à titre d'exemple d'association parmi d'autres diffusant de l'information existant préalablement au plan. C'est à la suite d'un rapport de l'IGAS de 1998 que le ministère de la santé a cherché à rationaliser et à professionnaliser l'ensemble des services de téléphonie santé. Il travaille depuis sur un cadre de référence sur les objectifs, les missions, les prestations et les services rendus aux usagers des services téléphoniques en santé. Un groupe de travail, piloté par la DGS en lien avec l'INPES, a rédigé un « Référentiel services téléphoniques en santé » devant permettre de promouvoir les pratiques professionnelles pour un service public performant et de qualité dans une démarche adaptative. Les adaptations de ce référentiel à la spécificité des maladies rares ont été discutées et arrêtées par le sous-groupe « téléphonie » du groupe de travail « information » du plan maladies rares, au sein duquel la FMO était représentée par sa présidente Mme Grandin. Il est ressorti des travaux de ce groupe que la complexité de l'information à délivrer nécessite un très grand professionnalisme, requérant une culture médicale étendue. Le groupe a ainsi conclu que la téléphonie en santé devait être placée sous la responsabilité de médecins qualifiés. De plus, l'INPES prévoit de réorganiser en 2006 plusieurs dispositifs de téléphonie santé existants pour atteindre ces objectifs. Le seul service existant, répondant d'ores et déjà à ces exigences, est celui mis en oeuvre par l'association Maladies rares info services. Ce dispositif compte dans son équipe deux médecins à temps plein sur un total de cinq professionnels de l'écoute. Ce service satisfait, par ailleurs, tous les autres critères du référentiel, en particulier en matière de confidentialité et de neutralité de l'écoute. En effet, l'association Maladies rares info services n'est pas liée à une association de malades mais est une structure autonome uniquement dédiée à la fonction de téléphonie en santé avec un numéro Azur, 0810-63-19-20, fonctionnel depuis 1995 (anciennement Allo-Gènes). Ce service, disposant de plusieurs lignes, peut absorber toute la demande d'information actuelle. Il a donc semblé opportun de faire porter le financement sur ce service, qui remplit les missions telles que définies dans le référentiel de l'INPES. De plus, l'INPES comme la DGS et la DHOS pensent qu'il est inutile de développer deux lignes différentes sur cette mission, à l'instar de ce qui est effectué pour Tabac info services, Sida info service ou Accompagner la fin de vie. C'est pourquoi la DGS a demandé à M. Gilles Boustany, directeur général de la FMO, le 6 juillet 2005, d'envisager une collaboration entre le service de téléphonie de la FMO et celui de « Maladies rares infos services », afin d'optimiser les réponses apportées aux appelants. En outre, la Plate-forme Maladies rares, où se situe maladies rares info services, est financée en grande partie par le Téléthon.
Auteur : M. Philippe Tourtelier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère répondant : santé et solidarités
Dates :
Question publiée le 7 février 2006
Réponse publiée le 14 mars 2006