Question écrite n° 87115 :
cotisations

12e Législature

Question de : M. Émile Zuccarelli
Haute-Corse (1re circonscription) - Députés n'appartenant à aucun groupe

M. Émile Zuccarelli appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les conséquences des ordonnances du 8 décembre 2005 relatives à la création du régime social des indépendants et à l'institution d'un interlocuteur social unique pour le recouvrement des cotisations des travailleurs indépendants. L'article 6 de l'ordonnance instituant cet interlocuteur social unique précise notamment que le régime social des indépendants peut confier à des organismes conventionnés, parmi lesquels figure désormais le régime général, la gestion des prestations d'assurance maladie que la Réunion des assureurs maladie (RAM) assure depuis 1966. En l'état, la mise en oeuvre de ces dispositions, et notamment la perte de l'activité de recouvrement des prestations, serait lourde de conséquences sociales pour le personnel de cet organisme. En Corse, elle entraînerait la réduction des effectifs de la RAM et l'impossibilité pour cet organisme de maintenir ses deux implantations, l'une à Ajaccio, l'autre à Bastia. Elle représenterait donc une perte de qualité du service rendu aux professionnels indépendants de la région. Lors du débat parlementaire sur la loi d'habilitation du 9 décembre 2004, la représentation nationale avait adopté un amendement indiquant que le régime social des indépendants déléguait ses missions aux seuls organismes conventionnés assureurs et mutualistes. L'intervention du régime général dans cette gestion n'avait à l'époque été nullement mentionnée. Il souhaiterait donc qu'il lui indique quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour que les intentions du Parlement soient respectées.

Réponse publiée le 18 juillet 2006

Les dispositions de la loi de simplification du droit du 9 décembre 2004 prévoient la création d'un nouveau régime de sécurité sociale pour les artisans, commerçants et professionnels libéraux et d'un interlocuteur social unique chargé du recouvrement des cotisations et contributions sociales. Dans le prolongement de cette réforme, le Gouvernement souhaite réaffirmer clairement la position de l'État sur trois points : le champ d'action de la délégation aux organismes conventionnés, l'effectivité de cette délégation et l'accompagnement des organismes conventionnés dans la conduite de ces changements. Les organismes conventionnés géreront, à compter de la mise en place effective de l'interlocuteur social unique, l'ensemble des prestations maladie des professions indépendantes (actifs, invalides et retraités). Concernant l'encaissement des cotisations maladie des professions libérales, cette fonction demeure déléguée aux organismes conventionnés, conformément à l'article 6 de l'ordonnance du 8 décembre 2005 instituant l'interlocuteur social unique. Par ailleurs, l'effectivité de la délégation de gestion des prestations maladie par le RSI aux organismes conventionnés est acquise pour les trois groupes professionnels (artisans, commerçants et professions libérales) : les travaux conjoints sur la rédaction de la convention nationale d'objectifs et de moyens entre le RSI et les organismes nationaux des organismes conventionnés et de la convention type se sont engagés entre les parties contractantes. Ils conduiront à la signature des délégations de gestion dans le courant de 2006, pour une durée de six années, similaire aux précédentes conventions. La faculté ouverte par l'ordonnance d'un élargissement du conventionnement par le RSI à des organismes relevant du code de la sécurité sociale vise uniquement à assurer la continuité du service public des prestations dans le cas d'un désengagement des organismes conventionnés actuels, faculté de retrait inhérente à tout contrat, ou d'une incapacité à assurer leur délégation de gestion. Enfin, cette réforme induit pour l'ensemble des acteurs, les organismes conventionnés mais aussi le régime social des indépendants et les Unions pour le recouvrement des cotisations de la sécurité sociale et des allocations familiales (URSSAF), une révision de leur mode de fonctionnement et de leur champ d'activité. Des mesures d'accompagnement seront prises pour aider l'ensemble des parties prenantes durant la phase de transition. À ce titre, concernant les organismes conventionnés, nous avons donné consigne à nos services pour que l'ajustement du montant des remises de gestion soit lissé dans le temps, dès la mise en place de l'interlocuteur social unique, afin de permettre aux adhérents concernés de résorber progressivement les sureffectifs induits par la réduction de leur champ d'activité. Cette réforme est une mesure forte du Gouvernement au service de l'entrepreneur, pour le développement et la création d'entreprises. Il souhaite que l'ensemble des parties, sans exclusive, se mobilise pour assurer son succès et qu'ainsi chacun trouve sa juste place au sein de ce nouvel ensemble.

Données clés

Auteur : M. Émile Zuccarelli

Type de question : Question écrite

Rubrique : Sécurité sociale

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 28 février 2006
Réponse publiée le 18 juillet 2006

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