Question écrite n° 87812 :
tabagisme

12e Législature

Question de : M. Jean-Yves Besselat
Seine-Maritime (7e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean-Yves Besselat attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le problème du tabac dans les lieux publics. En effet, selon un récent sondage, 60 % des professionnels (cafés, brasseries...) ne respectent pas cette loi. Huit Français sur dix souhaitent une interdiction totale de fumer dans les lieux publics. Les Français interrogés sur les lieux où cette interdiction totale de fumer devrait être appliquée répondent le plus souvent « l'entreprise ». Aussi, il lui demande de bien vouloir lui préciser si de nouvelles actions de sensibilisation pourraient être mises en place auprès des professionnels de la restauration et sur les lieux de travail, notamment afin de les responsabiliser à la lutte contre le tabagisme.

Réponse publiée le 25 juillet 2006

Chaque année en France, le tabac, première cause de mortalité évitable, est responsable de 66 000 décès. Pour faire face à ce problème de santé publique, la direction générale de la santé a organisé plusieurs concertations sur ce thème, et plus particulièrement sur le tabagisme passif. Ainsi, le rapport européen sur le tabagisme passif, rendu public en mars 2006, estime à 5 863 les décès liés au tabagisme passif en France chaque année. Parallèlement, il a été démontré que le tabagisme passif présente un sur-risque de certains cancers, dont celui du poumon, et de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Pour les enfants, la fumée du tabac est un facteur fortement aggravant de la mort subite du nourrisson et d'otites récidivantes. Par ailleurs, la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique renforce le contrôle de l'application de la loi du 10 janvier 1991 en matière d'interdiction de fumer dans les lieux collectifs, principe posé par l'article L. 3511-7 du code de la santé publique (CSP). Sont dorénavant chargés du respect de cette disposition, les agents du ministère de la santé ou des collectivités territoriales habilités à constater les infractions aux dispositions du CSP, les médecins inspecteurs de la santé publique, les ingénieurs du génie sanitaire, les inspecteurs de l'action sanitaire et sociale et également les inspecteurs du travail. Ainsi, l'article L. 3512-4 du CSP, créé par l'article 36 de la loi du 9 août 2004, modifie en son II le code du travail pour habiliter les inspecteurs du travail à faire ces contrôles. Les infractions constatées sont, comme précédemment, passibles de sanctions. Le fait de fumer hors des emplacements autorisés est puni d'une amende de 450 euros maximum (contravention de 3e classe). Les subventions aux associations de lutte contre le tabagisme pour le financement d'actions portant sur l'application de la réglementation ont fortement augmenté depuis 2003. La récente décision de la Cour de cassation (29 juin 2005), selon laquelle l'employeur est tenu d'assurer la protection effective des non-fumeurs, quitte à user de son pouvoir disciplinaire à l'égard des contrevenants, devrait inciter les employeurs à un meilleur respect de la réglementation en vigueur. Enfin, suite à l'augmentation du prix du tabac, la France compte 1 400 000 fumeurs de moins sur ces trois années. Pour renforcer cette action et lutter contre le tabagisme passif, la question de l'interdiction de fumer dans les lieux publics se pose actuellement. Un débat et une concertation approfondie doivent avoir lieu, associant l'ensemble des acteurs concernés. Cette concertation élargie permettra qu'une telle évolution soit acceptée et puisse devenir effective. Le Gouvernement et le Premier ministre ont d'ores et déjà engagé ce débat. Par ailleurs, une mission parlementaire a été constituée. Les décisions définitives seront prises sur cette base, avant la fin de l'année.

Données clés

Auteur : M. Jean-Yves Besselat

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 7 mars 2006
Réponse publiée le 25 juillet 2006

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