taxe sur les véhicules de sociétés
Question de :
M. Pierre Hellier
Sarthe (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Hellier attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le profond mécontentement suscité par l'article 16 de la loi de finances pour 2006, introduit par le Sénat, assujettissant les sociétés à la taxe sur les véhicules de société, dès lors qu'elles remboursent annuellement des indemnités kilométriques à leurs dirigeants ou salariés utilisant leur véhicule personnel à des fins ou pour des raisons professionnelles. Avec cette mesure, les sociétés deviennent ainsi redevables d'une taxe supplémentaire sur des véhicules qui ne leur appartiennent pas. Cette nouvelle taxation inquiète vivement les acteurs du monde économique, eu égard à ses conséquences financières très lourdes pour les entreprises, notamment les PME et les professions libérales exerçant très souvent dans le cadre d'une société civile professionnelle. Elle est en totale contradiction avec l'objectif du Gouvernement et de sa majorité de réduire les lourdeurs administratives et fiscales qui pèsent sur nos entreprises. Aussi, il lui demande de bien vouloir revoir, dans les meilleurs délais, ce dispositif en concertation avec les représentants des entreprises.
Réponse publiée le 11 avril 2006
La réforme de la taxe sur les véhicules de société (TVS) a profondément modifié ce régime afin de rendre la taxe plus équitable et d'encourager la détention de véhicules peu polluants. La vignette qui restait due par les seules sociétés a été supprimée et intégrée dans la TVS. En outre, le barème a été modifié pour favoriser l'acquisition de véhicules faiblement polluants en abaissant le tarif des véhicules les plus propres et en augmentant fortement celui des véhicules les plus polluants. Enfin, l'exonération des véhicules de plus de dix ans, qui polluent le plus, a été supprimée. L'assujettissement à la TVS de véhicules appartenant aux collaborateurs d'une société n'est pas un fait nouveau puisque la législation antérieure prévoyait que c'était le cas dès lors que la société « entretenait » le véhicule. La jurisprudence considérait effectif cet entretien lorsque l'entreprise remboursait 85 % des coûts. Peu précis, ce fait générateur a entraîné de nombreux contentieux et redressements, la prescription étant alors de dix ans. C'est pourquoi le nouveau texte a introduit une règle plus simple. Désormais, un barème clair est établi. La TVS acquittée par l'entreprise est fonction des kilomètres parcourus par le collaborateur avec son véhicule, et qui lui sont remboursés par celle-ci. Ainsi, la TVS est due à hauteur de 0 % pour moins de 5 000 kilomètres remboursés ; 25 % entre 5 001 et 10 000 kilomètres ; 50 % entre 10 001 et 15 000 kilomètres ; 75 % entre 15 001 et 20 000 kilomètres ; 100 % au-delà de 20 000 kilomètres. Naturellement, ce barème ne prend en compte que les seuls kilomètres réalisés à titre professionnel, en excluant les trajets domicile-travail. Par ailleurs, le régime des pénalités a été aligné sur le régime de la TVA, ramenant la prescription de dix à trois ans et supprimant la pénalité de 80 % pour lui substituer une pénalité de 5 % ou 10 %, majorée de l'intérêt de retard. Ces règles simples permettent d'éviter que certaines entreprises s'exonèrent du paiement de la TVS en externalisant la gestion de leur flotte automobile auprès de leurs employés dans une démarche d'optimisation fiscale. Néanmoins, eu égard aux enjeux économiques, les services travaillent, en liaison avec les commissions des finances des assemblées, à une possible évolution de ce dispositif, à tout le moins dans ses modalités d'application, afin d'alléger son poids sur les petites et moyennes entreprises.
Auteur : M. Pierre Hellier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôts et taxes
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 21 mars 2006
Réponse publiée le 11 avril 2006