jeunes agriculteurs
Question de :
Mme Chantal Robin-Rodrigo
Hautes-Pyrénées (2e circonscription) - Socialiste
En 2003, la France ne comptait plus que 589 000 exploitations agricoles contre plus d'un million et demi en 1970. Ce nombre devrait continuer à baisser d'environ 10 000 par an dans la prochaine décennie, selon un rapport parlementaire rendu public le 1er mars 2006. En plus des départs à la retraite des agriculteurs de la génération de l'après-guerre, le rapport souligne l'importance des sorties précoces de l'agriculture : aujourd'hui, entre 12 000 et 13 000 chefs d'exploitation quittent l'agriculture avant cinquante-cinq ans, dont 53 % pour des raisons économiques. Pour faciliter les installations, le rapport préconise notamment des mesures visant à éviter la spéculation foncière, à encourager la pluriactivité et à favoriser l'installation sous forme sociétaire, la notion d'entreprise agricole et rurale devant désormais l'emporter sur celle d'exploitation purement agricole. Par ailleurs, le rapport ne considère pas que la réforme de la politique agricole européenne accélère la diminution de la population agricole même si elle imposera certainement une augmentation de la taille des exploitations pour compenser la diminution des aides et la baisse probable des prix. Compte tenu des conclusions émises par ledit rapport, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande désormais à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche de lui indiquer son sentiment et ses intentions à leur sujet.
Réponse publiée le 4 juillet 2006
Le rapport élaboré par le député de la Mayenne, M. Marc Bernier, à la demande du Premier ministre, souligne, en effet, que la diminution du nombre des exploitations agricoles sera stabilisée à 10 000 par an pour les dix prochaines années. Il précise que l'avenir du secteur agricole passe par la viabilité de l'exploitation devenue entreprise agricole et rurale. Il ajoute que les difficultés dans l'installation ne viendraient pas du manque de cédants mais plutôt de la mobilisation des capitaux à mettre en oeuvre pour les reprises. La politique de l'installation est au coeur des préoccupations du Gouvernement. Des aménagements sont régulièrement introduits pour tenir compte de l'évolution du contexte social et économique de l'agriculture et pour réorienter les cessions vers l'installation. Ainsi la loi d'orientation agricole a mis en place des outils juridiques pour permettre une évolution de l'exploitation agricole vers l'entreprise : création du fonds agricole et du bail cessible, évolution de la fiscalité des exploitations agricoles à responsabilité limitée (EARL). Les exploitations agricoles doivent devenir en effet des unités économiques pérennes et transmissibles, d'une taille susceptible d'assurer un revenu décent et des conditions de travail satisfaisantes. En outre, le crédit transmission permettra de faciliter la cession progressive d'exploitations pérennes à de jeunes agriculteurs par l'octroi d'une réduction d'impôts à l'agriculteur cédant. Ces mesures font l'objet de décrets d'application actuellement en cours d'élaboration. Pour ce qui est du crédit transmission, une instruction fiscale en date du 30 mai 2006 en précise les modalités de mise en oeuvre. S'agissant de la nouvelle politique agricole commune et de l'instauration du système de droits à paiement unique, des mesures ont été introduites pour tenir pleinement compte de la situation particulière des jeunes installés et pour faciliter l'adaptation et l'information des agriculteurs. Par ailleurs, pour répondre à l'évolution des parcours des candidats à l'installation et élaborer la prochaine programmation communautaire de développement rural pour 2007-2013, il a été demandé à chaque préfet de région d'organiser des assises à l'installation. Les synthèses de cette réflexion d'ensemble seront prises en compte pour faire évoluer les dispositifs d'aides actuellement en application. Enfin le Gouvernement est également attentif à l'accompagnement des cessations anticipées d'activité. Des mesures ont été instituées pour faciliter la reconversion professionnelle des agriculteurs en difficulté et les départs en préretraite ; ces dispositions permettent de répondre à des situations sociales précaires tout en orientant la restructuration des terres ainsi libérées en priorité au profit de l'installation de jeunes agriculteurs. Ces dispositifs devraient pouvoir être prorogés au cours des années prochaines.
Auteur : Mme Chantal Robin-Rodrigo
Type de question : Question écrite
Rubrique : Agriculture
Ministère interrogé : agriculture et pêche
Ministère répondant : agriculture et pêche
Dates :
Question publiée le 28 mars 2006
Réponse publiée le 4 juillet 2006