enseignants
Question de :
M. Philippe Tourtelier
Ille-et-Vilaine (2e circonscription) - Socialiste
M. Philippe Tourtelier attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les modifications de barème de bonifications de points des enseignants titulaires sur zone de remplacement (TZR) dans le cadre des mouvements de personnel entre académies. L'instauration de ces fonctions de remplacement spécifiques, remonte à septembre 1999. Depuis cinq ou six ans, de nombreux jeunes enseignants exercent ainsi loin de leur région d'origine ou de celles où ils souhaitent poursuivrent leur carrière professionnelle. Certains jeunes ont choisi volontairement ces postes, difficiles, instables, dans des zones d'éducation prioritaire ou sensibles. Si leur engagement est authentique et leur travail sérieux, ils n'en ont pas pour autant fait ce choix, sans avoir la perspective d'être muté dans une autre académie. Un « contrat » a donc été établi entre ces enseignants et l'éducation nationale. Ces personnels TZR devaient bénéficier de bonifications particulières, « compensations » capitalisables et supplémentaires aux autres critères de bonifications. Sur cette base, ils ont organisé leur vie (familiale et personnelle) en en assumant les inconvénients, (éloignement, fatigue, coûts de transports, de communication). Beaucoup ont fondé des projets à moyen ou long terme en se basant sur ces règles du jeu. S'il est normal de considérer les besoins du service public en matière d'enseignement, et également de « bonifier » les situations individuelles (conjoints séparés, en particulier avec enfants), il n'est pas juste de brimer plus que de raison les jeunes TZR qui n'entrent pas dans ces critères. L'ancienneté demeure pour eux - souvent des célibataires - une ressource de bonifications importante et légitime ! Pour être équitable, une révision du système de bonification doit en tenir compte ; il serait donc injuste que les points acquis ne puissent être maintenus aussi longtemps que les bénéficiaires n'obtiennent une académie de leurs voeux. Cette garantie, qui respecte les termes et l'esprit du contrat initial, doit être effective. Or, il apparaît également que certaines bonifications aient été fortement modifiées. Celles, par exemple, liées à la nature de l'affectation, réduites aux seuls personnels en Affectation à caractère prioritaire justifiant une valorisation (APV). Ce, en dépit des fortes contraintes subies notamment par les TZR affectées en zones difficiles ou reculées. Il semble surtout que des points risquent d'être perdus, en particulier depuis les dispositions du 14 octobre 2005 relatives au mouvement national à gestion déconcentrée. Les anciennes bonifications liées à l'exercice de fonctions de remplacement des TZR, acquises précédemment, ne sont plus conservées que pour les seuls mouvements 2006 et 2007 ! Et encore, cette garantie pour deux ans n'a été obtenue que par la négociation syndicale. Aussi, il lui demande de reconsidérer ces règles inéquitables et rétroactives, qui font que de jeunes enseignants TZR qui devraient solliciter une mutation au-delà de 2007, perdent leurs points gagnés antérieurement. Ce qui a été promis et qui a suscité des vocations doit être respecté sans léser quiconque, même les célibataires. À cet égard, une telle « discrimination » ne pourrait qu'inspirer des fraudes ou abus condamnables.
Réponse publiée le 10 octobre 2006
La note de service relative aux règles et procédures du mouvement national à gestion déconcentrée a un caractère annuel. Les modalités de gestion du mouvement sont en effet chaque année réexaminées, en concertation avec les représentants des organisations professionnelles, afin de prendre en compte l'évolution des besoins du service public de l'éducation. Par conséquent, les personnels enseignants du second degré ne peuvent se prévaloir de l'existence de droits acquis au maintien d'un barème d'une année sur l'autre. L'examen de la situation des enseignants titulaires sur zone de remplacement (TZR) a ainsi conduit l'administration à mettre fin au régime de bonifications avantageuses liées au maintien dans une affectation en zone de remplacement et à favoriser, en sens inverse, l'affectation des TZR dans des postes fixes en établissement. En effet, lors du mouvement 2005, plus de la moitié des 11 235 néotitulaires ont obtenu comme première affectation un poste de TZR, alors que jusqu'en 2004, ils étaient le plus souvent affectés en établissement (58 % en 2004, 70 % en 2003 et 2002). Cette situation résulte de l'afflux de néo-titulaires à affecter du fait du niveau élevé de recrutement des concours depuis 2003 et de la baisse de la démographie scolaire. Les difficultés particulières et contraintes inhérentes à l'exercice des fonctions de remplacement (affectations dans des établissements de communes différentes, caractère temporaire des affectations) demeurent prises en compte par un régime indemnitaire spécifique. En revanche, il convient d'éviter de trop longues périodes d'affectation dans les fonctions de remplacement. C'est pourquoi la note de service n° 2005-163 du 14 octobre 2005 préconise la mise en oeuvre d'une politique académique de stabilisation des TZR sur poste fixe en établissement. Afin d'inciter les TZR à demander une affectation définitive en établissement dans leur académie d'exercice, la note de service indique que ceux qui auront obtenu un poste fixe lors de la phase intra-académique, pourront bénéficier, après un cycle de cinq ans dans le même établissement, d'une bonification de 100 points valable pour la phase inter-académique du mouvement. Cette disposition est à rapprocher du nouveau système de l'APV (affectation à caractère prioritaire justifiant une Valorisation). Ce dispositif prévoit d'accorder une priorité de mutation aux enseignants qui peuvent justifier d'une durée de service continue d'au moins cinq années dans une affectation APV.
Auteur : M. Philippe Tourtelier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement : personnel
Ministère interrogé : éducation nationale
Ministère répondant : éducation nationale
Dates :
Question publiée le 11 avril 2006
Réponse publiée le 10 octobre 2006