Question écrite n° 92732 :
maladies veineuses

12e Législature

Question de : Mme Chantal Robin-Rodrigo
Hautes-Pyrénées (2e circonscription) - Socialiste

En France, 4 millions de personnes présentant une maladie veineuse ne sont pas prises en charge. Un chiffre alarmant qui a incité une nouvelle fois la société française de phlébologie à organiser dernièrement la troisième Semaine nationale d'information et de prévention des maladies veineuses. Sédentarité, obésité, vieillissement de la population et activité professionnelle : certains facteurs de risque sont modifiables. D'autres, en revanche, ne le sont pas, notamment l'hérédité et l'âge. À partir de trente-cinq ans, le risque d'avoir des varices augmente. Par ailleurs, si la maladie veineuse touche aussi bien les hommes que les femmes, ces dernières restent des sujets plus sensibles : 26 % des hommes et 57 % des femmes s'en plaignent. Chez elles, c'est pendant la grossesse que le risque est le plus élevé. Les spécialistes s'accordent sur la gravité des maladies veineuses et insistent pour que l'information soit relayée auprès de tous. Les lourdeurs de jambes, par exemple, ne doivent pas, selon eux, être considérées comme des inconvénients dont il faut s'accommoder. Compte tenu de cette problématique qui touche environ 7 % de nos compatriotes, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande désormais à M. le ministre de la santé et des solidarités de lui indiquer les mesures qu'il compte prendre au sujet de ce dossier.

Réponse publiée le 25 juillet 2006

Les maladies veineuses des membres inférieurs représentent une des pathologies les plus fréquentes de la population adulte. On considère que près de 75 % des Français en seront atteints à des degrés divers au cours de leur vie et 25 % nécessiteront des soins médicaux. Il s'agit donc d'une pathologie importante, notamment au regard de sa morbidité, de la fréquence élevée des traitements médicamenteux ainsi que du nombre d'interventions annuelles et de leur diversité. L'insuffisance veineuse chronique est le plus souvent essentielle et plus rarement secondaire à une anomalie du réseau veineux profond (syndrome postthrombotique). Elle peut être asymptomatique et n'engendrer qu'un préjudice esthétique, ou s'accompagner de symptômes tels qu'une sensation de lourdeur, de gonflement, de crampes ou impatiences siégeant au niveau des membres inférieurs. En l'absence de traitement, l'insuffisance veineuse peut se compliquer de varices, d'oedème et de troubles trophiques (dermite pigmentée, hypodermites inflammatoire et scléreuse) qui sont responsables de plus de la moitié des ulcères de jambes, dont la prévalence se situe dans la population générale entre 0,3 et 0,5 %. Le risque le plus grave est représenté par la thrombose veineuse profonde des membres inférieurs, dont la principale complication, l'embolie pulmonaire, peut être mortelle. Les causes de thromboses veineuses sont extrêmement nombreuses : alitement prolongé, immobilisation plâtrée, acte chirurgical récent, obésité, grossesse et post-partum, contraception orale et tabagisme, traitement hormonal substitutif de la ménopause, cancers, hémopathies, voyage en avion... Afin de codifier son dépistage et sa prise en charge, la haute autorité en santé a publié diverses recommandations : prise en charge de l'insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs ; traitements par veinotropes ; traitements des varices des membres inférieurs ; indications du traitement chirurgical des varices essentielles des membres inférieurs. Par ailleurs la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique s'est donnée comme objectifs, d'une part, de lutter contre les principaux facteurs de risque de la maladie veineuse (obésité, sédentarité, tabagisme, post-partum) et, d'autre part, de réduire la mortalité des thromboses veineuses profondes de 15 % d'ici à 2008.

Données clés

Auteur : Mme Chantal Robin-Rodrigo

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 25 avril 2006
Réponse publiée le 25 juillet 2006

partager