traité instituant une cour pénale internationale
Question de :
Mme Maryvonne Briot
Haute-Saône (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Mme Maryvonne Briot désire appeler l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le retard pris par la France dans la modification de son droit afin de satisfaire aux exigences posées par le statut de la Cour pénale internationale. En effet, la France a ratifié ce statut mais n'a pas pour le moment mis en conformité son droit national avec celui-ci. Une série de problèmes semble donc susciter des inquiétudes, particulièrement sur trois aspects : les crimes de guerre, les droits des victimes et, enfin, la compétence universelle de la Cour. Elle désirerait que lui soient précisées les mesures qu'il compte mettre en oeuvre afin d'adapter son droit interne aux standards posés par le statut de la Cour pénale internationale.
Réponse publiée le 19 septembre 2006
La convention de Rome, portant statut de la Cour pénale internationale, fait obligation aux États Parties d'adapter leur législation interne de manière à permettre une coopération pleine et entière avec la Cour pénale internationale. La coopération avec la CPI est régie par la loi du 26 février 2002. Ce texte a été adopté à l'unanimité par les deux chambres, le 12 février 2002 par le Sénat et le 19 février par l'Assemblée nationale. La France est donc en mesure de respecter ses obligations internationales vis-à-vis de la Cour pénale internationale dont le statut est entré en vigueur le 1er juillet 2002. La transposition des infractions prévues par le statut de Rome n'est pas, en revanche, une obligation imposée par le statut. Il convient de remarquer que la plupart de ces infractions peuvent d'ores et déjà être poursuivies en droit français. Toutefois, certaines adaptations du droit pénal matériel sont en cours d'examen afin de permettre la mise en jeu, en toutes circonstances, du principe de complémentarité au bénéfice des juridictions françaises. S'agissant plus particulièrement des crimes de guerre figurant à l'article 8 du statut de la CPI, ces dispositions ont fait l'objet d'un examen attentif par les ministères concernés afin de modifier certaines dispositions du droit pénal français dans le but de permettre la poursuite de toutes ces infractions par les juridictions nationales. Un projet de loi en ce sens, rédigé par les départements ministériels concernés sous l'égide du ministère de la justice, a été élaboré. Ce projet retient le principe de la prescriptibilité des crimes et délits de guerre - dont les éléments constitutifs peuvent parfois constituer des actes isolés - afin, notamment, de ne pas banaliser l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité.
Auteur : Mme Maryvonne Briot
Type de question : Question écrite
Rubrique : Traités et conventions
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 16 mai 2006
Réponse publiée le 19 septembre 2006