Question écrite n° 94248 :
vaccinations

12e Législature

Question de : M. Claude Evin
Loire-Atlantique (8e circonscription) - Socialiste

M. Claude Evin * appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la question de la vaccination obligatoire des enfants avant toute entrée en collectivité. Par un avis de décembre dernier, le Conseil national de la pédiatrie s'est déclaré opposé au maintien d'une telle vaccination systématique. Outre le fait qu'elle devrait être réservée aux seules populations à risque, cette vaccination aux effets indésirables fréquents entraîne des conséquences négatives sur la poursuite du programme de vaccination de l'enfant. Alors que 1'Inserm, l'Académie nationale de médecine ont également émis des réserves sur cette vaccination obligatoire généralisée, la DGS a, le 14 décembre dernier, fait savoir que la vaccination obligatoire contre la tuberculose devait être maintenue. Au vu de ces positions divergentes émanant toutes deux d'experts compétents, il lui demande de lui faire connaître sa position.

Réponse publiée le 30 janvier 2007

La vaccination généralisée des enfants avant leur entrée en collectivité permet aujourd'hui d'éviter 800 cas de tuberculose chaque année, dont au moins seize cas de formes graves (comme les méningites). Ce résultat est obtenu grâce à une couverture vaccinale actuelle à 95 % des enfants de six ans. Depuis la suppression du vaccin Monovax, qui s'administrait au moyen d'une bague par multipuncture, la vaccination contre la tuberculose se pratique désormais par injection intradermique, pratique qui prévaut dans tous les autres pays européens. L'injection intradermique rend effectivement la vaccination, notamment des enfants en bas âge, un peu plus contraignante et comporte un risque légèrement plus important de réaction locale cutanée. Le directeur général de la santé a saisi le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) afin qu'il lui indique les modalités de mise en oeuvre des nouvelles recommandations issues du travail de la Commission d'audition publique sur la vaccination BCG. Sous la présidence de la Société française de santé publique, cette commission, composée de dix-neuf membres d'horizon divers, a émis des recommandations en faveur de la suppression de l'obligation vaccinale. Elle préconise de cibler les vaccinations et propose des critères prenant en compte les niveaux de risques d'exposition de la population au bacille de Koch. En Guyane, l'obligation de vaccination serait maintenue. Dès lors que le Conseil d'hygiène publique de France se sera prononcé, ces recommandations seront intégrées dans la stratégie d'actions prioritaires contre la tuberculose que le ministère de la santé et des solidarités publiera au cours du premier trimestre de l'année 2007.

Données clés

Auteur : M. Claude Evin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 16 mai 2006
Réponse publiée le 30 janvier 2007

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