droit d'ester
Question de :
Mme Martine Billard
Paris (1re circonscription) - Députés n'appartenant à aucun groupe
Mme Martine Billard attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'opportunité d'introduire en droit français la procédure dite de l'action de groupe. Á la demande de la commissaire européenne en charge de la concurrence le débat est engagé. Il doit aussi s'instaurer dans notre pays. Les associations de consommateurs et les syndicats sont de leur côté prêts à engager le débat. Il est en effet souhaitable que les personnes puissent se regrouper pour faire face notamment à la puissance des grands groupes lorsqu'un contentieux apparaît. Les exemples récents dans le domaine de la téléphonie montre qu'il est urgent d'agir. Le choix de l'option « d'opt out » aurait l'avantage de réduire sensiblement l'encombrement des tribunaux tout en évitant de tomber dans les travers d'une judiciarisation à l'extrême de la société. En effet, un plaignant peut alors représenter l'ensemble des personnes qui ont subi le même préjudice. Aussi, elle lui demande si le Gouvernement entend proposer à la représentation nationale de légiférer pour mettre en oeuvre une option d'exclusion qui permettrait de prendre en compte la situation présente.
Réponse publiée le 11 juillet 2006
Au début de l'année 2005, le Président de la République a demandé au Gouvernement de proposer une modification de la législation pour permettre à des groupes de consommateurs et à leurs associations d'intenter des actions collectives contre les pratiques abusives observées sur certains marchés. Un groupe de travail ad hoc de 17 membres a été mis en place à cette fin en avril dernier. Ce groupe, placé sous la coprésidence du directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et du directeur des affaires civiles et du Sceau, rassemblait des personnalités émanant de certaines associations de consommateurs, du milieu des entreprises et des professions juridiques et judiciaires. Ce groupe a remis son rapport le 16 décembre dernier au ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et au garde des sceaux, ministre de la justice. Ce document analyse les systèmes juridiques étrangers où existe déjà l'action de groupe et dresse un bilan des différentes formes d'action en justice actuellement ouvertes aux associations de consommateurs. Il identifie différentes voies de progrès envisageables tout en mentionnant qu'aucune ne recueille l'adhésion de l'ensemble de ses membres. Le sujet considéré représente des enjeux importants tant pour les consommateurs, les entreprises, petites ou grandes, que pour les professionnels du droit et le système judiciaire français. Le Gouvernement a donc décidé de rendre publics les résultats de ce travail en rendant le rapport disponible sur les sites internet des deux ministères. Après une phase de consultation qui s'est achevée le 1er mars 2006, durant laquelle les acteurs directement concernés ont pu faire valoir leur point de vue, le Gouvernement entend présenter prochainement des propositions en ce domaine, conciliant les exigences de protection des consommateurs, de la compétitivité des entreprises et le respect des principes fondamentaux de notre droit.
Auteur : Mme Martine Billard
Type de question : Question écrite
Rubrique : Justice
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 16 mai 2006
Réponse publiée le 11 juillet 2006