alcoolisme et tabagisme
Question de :
M. Jean-Marc Roubaud
Gard (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Jean-Marc Roubaud appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la dépendance au tabac et à l'alcool. En raison du prix, un grand nombre de fumeurs a transféré sa consommation vers les cigarillos (l'équivalent de deux cigarettes) ou les cigarettes roulées, qui présentent des risques plus importants, les fumeurs compensant le nombre de cigarettes par une inhalation beaucoup plus profonde. Même si la prévalence globale du tabagisme a diminué, le nombre de fumeurs dépendants n'a pas régressé. Leur pourcentage serait même en augmentation, le tabagisme étant pour eux une forme de soutien face à la précarité sociale. De plus, il faut ajouter aux fumeurs à forte dépendance les malades psychotiques chroniques, schizophrènes ou institutionnalisés qui, à 80 %, sont de gros fumeurs. Cette forte dépendance concerne environ un million de personnes. Á ce chiffre, il convient d'ajouter 1 500 000 alcoolodépendants. Avec les moyens thérapeutiques actuels, on obtient seulement 40 % de succès à très court terme dans le traitement des cancers du poumon, du larynx et des voies aérodigestives. En conséquence, il lui demande d'envisager une action ciblée sur la recherche fondamentale sur la dépendance, en particulier neurobiologique et psychologique, dont sont victimes les fumeurs et les alcoolodépendants.
Réponse publiée le 31 octobre 2006
La politique énergique menée par le ministère de la santé a permis une baisse importante de la prévalence du tabagisme en France. En effet, la proportion de Français qui déclarent fumer « ne serait-ce que de temps en temps » est passée de 33,1 % en 2000 à 29,9 % en 2005 (baromètre santé 2005). Cependant, il subsiste un certain nombre de fumeurs très dépendants pour lesquels l'arrêt du tabagisme représente une difficulté considérable en raison de problèmes psychologiques, de leur situation personnelle ou sociale. Pour ces personnes, des consultations spécialisées ont été mises en place dans l'ensemble des départements. La recherche en neurologie a permis de mieux comprendre l'importance des neurotransmetteurs dans le phénomène de dépendance et des progrès ont été faits en pharmacologie pour améliorer l'efficacité des produits de substitution proposés aux patients. Par ailleurs, les thérapies cognito-comportementales leur apportent une aide conséquente. Ces thérapies s'avèrent également utiles pour les patients alcoolodépendants. En France, selon le test « Delta 2 », 9,4 % de la population (13,8 % des hommes et 5 % des femmes de 12 à 75 ans) présenteraient des signes d'usage potentiellement problématique (source : « World Drink Trend 2005 »). Des progrès restent à faire dans la compréhension du phénomène de dépendance et de nouveaux produits pharmacologiques arrivent sur le marché européen après avoir été présentés dans les congrès internationaux.
Auteur : M. Jean-Marc Roubaud
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère répondant : santé et solidarités
Dates :
Question publiée le 23 mai 2006
Réponse publiée le 31 octobre 2006