ESAT
Question de :
M. Michel Vaxès
Bouches-du-Rhône (13e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. Michel Vaxès appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les préoccupations de I'UNAPEI quant à l'application de la loi du 11 février 2005 relative à l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Des discussions sur la rédaction des décrets d'application sont actuellement en cours entre les associations et son ministère. Cependant, les organisations s'inquiètent des propositions qui leur sont faites, notamment s'agissant des modalités de détermination et d'attribution de l'aide forfaitaire au poste en établissement et service d'aide par le travail (ESAT). En effet, elles redoutent que ces dernières, d'une part, n'améliorent pas le pouvoir d'achat des personnes handicapées et, d'autre part, contribuent à aggraver encore la situation économique et financière des ESAT. Si elles étaient mises en oeuvre, ces propositions inspirées par des considérations strictement budgétaires contribueraient à amoindrir, encore, les capacités d'investissement et de développement commercial de ces établissements mais pourraient également conduire à une sélection des travailleurs handicapés. Les ESAT seraient, alors, contraints de se soumettre aux règles de la concurrence et de la rentabilité au détriment de l'objectif d'intégration des personnes quel que soit leur handicap. De plus, les ESAT occupant une place non négligeable dans l'économie locale, leur fragilisation ne serait pas sans conséquence sur les collectivités territoriales. Les associations ont formulé des propositions visant, à la fois, à améliorer la situation matérielle des personnes handicapées et à inciter les ESAT à relever le montant des salaires directs. II lui demande les mesures qu'il envisage de prendre afin que, dans ce dossier, l'intérêt collectif puisse prévaloir sur des considérations budgétaires et que les engagements pris en faveur des personnes handicapées soient respectés. - Question transmise à M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille.
Réponse publiée le 19 décembre 2006
La loi du 11 février 2005 a renforcé les droits des travailleurs handicapés et a réaffirmé la vocation médico-sociale des centres d'aide par le travail (CAT), préservant ainsi la spécificité du travail en milieu protégé. Le décret du 16 juin 2006 et les autres mesures d'application de la loi du 11 février 2005 ont apporté des améliorations sensibles à la situation des travailleurs handicapés en milieu protégé, qu'il s'agisse des droits à congés, du maintien de la rémunération en cas d'arrêt maladie ou de l'accès au milieu ordinaire pour les travailleurs qui le souhaitent. Ce décret se traduit aussi par une réelle revalorisation des ressources des travailleurs handicapés. Pour 2007, par exemple, la réforme permet un gain pouvant aller jusqu'à 26 euros par mois selon le montant de rémunération garantie en établissement et service d'aide par le travail (ESAT). Cet effet s'ajoute à la création de la garantie de ressources pour les travailleurs handicapés en juillet 2005, à la revalorisation de l'allocation aux adultes handicapés en janvier 2006 (+ 1,8 %) ainsi qu'aux effets de l'augmentation du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) en juillet 2006 (+ 3,05 %). Pour les petites rémunérations, ces mesures risquaient toutefois de ne pas compenser entièrement l'écart de ressources occasionné par le changement de formule de calcul de l'allocation aux adultes handicapés. C'est pourquoi le ministre chargé des personnes handicapées a souhaité que des mesures réglementaires soient prises pour compléter la réforme de l'aide au poste, permettant d'améliorer encore la rémunération de l'ensemble des travailleurs en CAT à concurrence de 14 euros au moins. En application de cette décision, le mécanisme de neutralisation prévu dans le cadre de la réforme de l'aide au poste entrant en vigueur au 1er janvier 2007 sera renforcé. L'abattement opéré sur la rémunération garantie pour calculer le montant de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) sera de 3,5 % pour une rémunération directe égale à 5,1 % du SMIC ; il croîtra ensuite de 0,5 % par tranche de 5 % de rémunération directe pour atteindre un maximum de 5 % pour les salariés ayant une rémunération directe de 20 % du SMIC en plus. Cette réforme doit aussi être l'occasion d'augmenter la rémunération directe versée aux travailleurs handicapés par leur employeur. Une convention sera donc passée entre l'État et toutes les associations gestionnaires. Ce protocole d'accord fixera des objectifs de formation des usagers du CAT et de progression de leur rémunération directe. Il détaillera aussi un certain nombre de garanties pour que les conventions prévues par l'article R. 243-8 du code de l'action sociale et des familles prennent pleinement en compte la situation particulière de chaque établissement. Un décret validera ces orientations et sera publié dans les prochaines semaines, suite à l'avis favorable du 4 octobre dernier du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).
Auteur : M. Michel Vaxès
Type de question : Question écrite
Rubrique : Handicapés
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère répondant : sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 12 décembre 2006
Dates :
Question publiée le 30 mai 2006
Réponse publiée le 19 décembre 2006