Question écrite n° 96003 :
psychothérapeutes

12e Législature

Question de : M. Laurent Hénart
Meurthe-et-Moselle (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Laurent Hénart * souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les inquiétudes du Syndicat des psychologues en exercice libéral (SPEL) relatives à la réglementation du titre de psychothérapeute. Ce sujet intéresse particulièrement les professionnels de la psychologie puisque la psychothérapie fait partie de leurs spécialités. La loi n° 806-2004 du 9 août 2004, article 52, stipule que l'usage du titre de psychothérapeute est réservé aux personnels inscrits au registre national des psychothérapeutes. Les enjeux autour de l'exercice de la psychothérapie sont importants puisqu'ils s'adressent à des praticiens d'horizons différents (des psychologues, psychiatres, psychanalystes, psychothérapeutes...). Un décret devrait préciser prochainement les modalités d'application de cet article et les conditions de formation théorique et pratique en psychopathologie clinique que doivent remplir les personnes qui désirent faire usage dudit titre. D'ailleurs, une concertation avec les organisations professionnelles représentatives a eu lieu, débouchant sur un projet de décret présenté par le ministère. Toutefois, ce dernier serait rejeté par les professionnels psychologues et les professeurs-chercheurs d'université en psychologie et psychopathologie clinique. Ils lui reprochent de conduire à une dépréciation de la psychothérapie et à une disqualification de la profession. Ils regrettent notamment qu'aucun niveau universitaire ne soit exigé et que l'Université ne prenne pas part à l'organisation des études alors que le professionnel sera confronté au quotidien à des situations complexes. Aussi, il souhaiterait savoir quelle est la position du Gouvernement sur le sujet et quelles sont ses intentions afin d'apaiser les craintes et de permettre un accord de tous les professionnels concernés.

Réponse publiée le 28 novembre 2006

L'article 52 de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique a pour objectif d'offrir tant au public qu'aux professionnels, qui en sont majoritairement demandeurs, une information sur la qualité et le niveau de formation des professionnels usant du titre de psychologue. Cet article prévoit, d'une part, l'inscription de tous ceux qui font usage de ce titre sur un registre national auprès du représentant de l'État de leur département ; cette inscription est de droit pour les médecins, les psychologues et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations. Et, d'autre part, dans le souci d'assurer une prise en charge de qualité à des patients vulnérables ou présentant une pathologie mentale, il prévoit le principe d'une formation théorique et pratique en psychopathologie clinique pour les personnes faisant usage de ce titre, à définir dans un décret en Conseil d'État. Le projet de décret d'application de cet article est en cours d'élaboration. Il a donné lieu à de nombreuses réunions bilatérales de concertation ainsi qu'à trois réunions de concertation plénières, regroupant l'ensemble des organisations professionnelles concernées : psychothérapeutes, psychanalystes, psychiatres, psychologues, universitaires. Lors de ces réunions, un document de travail, qui pourrait servir de base au futur décret, a été présenté et discuté avec les professionnels qui ont proposé un certains nombre d'amendements. Aujourd'hui, la phase de concertation s'achève et les grandes orientations de ce projet de décret sont les suivantes : la qualité des professionnels dépend du niveau de formation exigé, l'usage du titre de psychothérapeute serait donc réservé aux professionnels ayant suivi une formation de niveau master (exprimée en nombre d'heures théoriques et pratiques), sauf pour les inscrits de droit, dont une grande partie a déjà un niveau master ; enfin la formation serait confiée à l'université. Le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) vient de donner un avis favorable lors de sa séance du 16 octobre dernier. Le Conseil d'État sera prochainement saisi sur un projet de décret.

Données clés

Auteur : M. Laurent Hénart

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 6 juin 2006
Réponse publiée le 28 novembre 2006

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