Tunisie
Question de :
Mme Chantal Robin-Rodrigo
Hautes-Pyrénées (2e circonscription) - Socialiste
Une trentaine d'avocates tunisiennes ont entamé dernièrement une grève de la faim pour défendre l'indépendance de leur profession, menacée, selon elles, par le régime de M. Zine Ben Ali. Avec des dizaines de leurs confrères, elles font depuis un sit-in permanent en face du palais de justice de Tunis, pour protester contre une loi instaurant un institut de formation du barreau. En effet, aux termes de la législation adoptée le 9 mai 2006 par la chambre des députés, les études d'avocat vont échapper à la supervision du conseil de l'ordre pour être confiées à un établissement placé sous la tutelle des ministères de la justice et de l'enseignement supérieur. C'est donc le gouvernement tunisien qui contrôlera désormais l'entrée au barreau, ce qui n'est absolument pas un gage de neutralité sécurisante pour les justiciables de ce pays. Compte tenu de cette situation préoccupante pour l'avenir des droits de l'homme en Tunisie, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande désormais à M. le ministre des affaires étrangères de lui indiquer les intentions du Gouvernement au sujet de ce dossier.
Réponse publiée le 11 juillet 2006
Le conflit qui oppose les avocats tunisiens au gouvernement de ce pays a pour objet l'organisation interne des institutions de la Tunisie. Une loi portant création de l'Institut supérieur de la profession d'avocat a été votée par la Chambre des députés et la Chambre des conseillers, et promulguée par le Président de la République tunisienne. Ce texte prévoit une représentation du conseil de l'ordre des avocats au sein du conseil scientifique de l'Institut supérieur de la profession d'avocat. Les autorités françaises ne se sont pas prononcées sur ce sujet, qui concerne l'organisation administrative du pays et relève de ses affaires intérieures. Elles n'en considèrent pas moins que la question des droits de l'homme et la manière dont sont traités ses défenseurs constituent l'un des éléments du dialogue politique que la France, au titre de ses relations bilatérales, et l'Union européenne, dans le cadre de l'accord d'association, entretiennent avec la Tunisie. C'est pourquoi les autorités françaises, chaque fois que l'occasion leur en est donnée, rappellent à leurs interlocuteurs tunisiens que la France entend continuer à soutenir la politique de réformes, notamment économiques, menées par le gouvernement tunisien, y compris dans ses nécessaires développements dans le domaine des droits de l'homme et de l'État de droit.
Auteur : Mme Chantal Robin-Rodrigo
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 6 juin 2006
Réponse publiée le 11 juillet 2006