chimie
Question de :
Mme Martine David
Rhône (13e circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 17 décembre 2003
POLITIQUE DE L'EMPLOI
M. le président. La parole est à Mme Martine David, pour le groupe socialiste.
Mme Martine David. Monsieur le Premier ministre, vos discours d'autosatisfaction (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) répétés semaine après semaine ne changent rien à une réalité dramatique : le taux de chômage atteint en France 9,7 % de la population active, soit près de 2,7 millions de nos concitoyens.
M. Lucien Degauchy. Nous payons votre politique !
Mme Martine David. Les plans de licenciement se succèdent : après Métaleurop, Hewlett-Packard, Pechiney, Alcatel, Air Lib, Arcelor, Altadis, STMicroelectronics, c'est au tour de Rhodia d'annoncer un plan de licenciement de près de 600 personnes ; bien plus d'emplois encore sont en jeu si le plan de cession ou de restructuration annoncé est mis en oeuvre.
Le département du Rhône est durement touché par ces licenciements, qui constituent un drame humain pour les employés et pour leurs familles, ainsi que pour les communes qui abritent ces sites industriels, comme Lyon, Décines, ou Saint-Fons. Votre politique est jugée très sévèrement par les Français, car elle conduit le pays dans une impasse. Vous détruisez systématiquement tous les dispositifs en faveur de l'emploi, et notamment ceux destinés aux jeunes.
Un député du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Qu'avez-vous fait vous-mêmes ?
Mme Martine David. A l'inverse, vous concédez sans contrepartie des avantages aussi injustes qu'inefficaces au patronat.
M. Yves Nicolin. Baratin !
Mme Martine David. Monsieur le Premier ministre, quand cesserez-vous de déculpabiliser le MEDEF ? Quand donnerez-vous des signes de soutien forts à l'emploi et aux salariés de ce pays ? Car contrairement à ce que vous annonciez ce matin à la presse vous n'ouvrez pas les portes du travail, mais celles du désespoir pour trop de Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. (Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements prolongés sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Cela suffit, maintenant ! Ecoutez M. Falco !
M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat aux personnes âgées. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés...
M. Bernard Roman. C'est le ministre de quoi ?
M. le président. Monsieur Roman !
M. Bernard Roman. Mais, enfin, c'est une question sur l'emploi !
M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. Madame la députée, je voudrais excuser François Fillon qui, alité, ne peut pas répondre à votre question. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Madame le député, une nouvelle direction a été nommée à la tête du groupe Rhodia. Elle a annoncé il y a quelques jours dans leurs grandes lignes des mesures de restructuration.
Mme Martine David. C'est une catastrophe !
M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. La direction devra gérer les conséquences de son plan de restructuration dans le cadre des lois en vigueur. Dans cette phase, le rôle de l'Etat est de veiller à ce que Rhodia assume pleinement ses responsabilités à l'égard des bassins d'emploi et des salariés concernés. Le Gouvernement sera très attentif, dans le cas de Rhodia comme dans d'autres, au dialogue social dans l'entreprise. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Mme Martine David. C'est une plaisanterie !
M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. Mesdames et messieurs les députés, que ce soit M. le Premier ministre, M. Fillon ou moi-même qui répondions, nous assumons une approche du social différente de la vôtre. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Albert Facon. Ça c'est clair !
Mme Martine David. Allez donc dire ça aux salariés !
M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. Vous, qui bénéficiiez d'une croissance exceptionnelle, vous avez fait du social dans les mots et à coups de communication. Nous, dans une croissance difficile, nous faisons du social (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste) en prenant réellement en compte les problèmes des salariés, et surtout en finançant les réformes que nous proposons. Vous ne pouvez pas en dire autant. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Mme Martine David. Et le respect des salariés ?
Auteur : Mme Martine David
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : personnes âgées
Ministère répondant : personnes âgées
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 décembre 2003