politique économique
Question de :
M. Louis Giscard d'Estaing
Puy-de-Dôme (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 12 février 2004
RÉUNION DES MINISTRES DES FINANCES DU G7
M. le président. La parole est à M. Louis Giscard d'Estaing, pour le groupe UMP.
M. Louis Giscard d'Estaing. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Monsieur le ministre, le week-end dernier s'est tenue aux Etats-Unis une réunion des ministres des finances du G7, au cours de laquelle vous avez, avec vos homologues, évoqué la situation et les perspectives de l'économie mondiale. Vous avez estimé que l'économie mondiale allait mieux, mais vous avez constaté aussi que la reprise qui s'amorçait était inégale selon les pays,...
M. Henri Emmanuelli. Bravo !
M. Louis Giscard d'Estaing. ... et risquait d'être mise en péril par des mouvements de change brutaux.
Le communiqué final de cette réunion indique notamment qu'une volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change ne sont pas souhaitables pour la croissance.
On sait l'évolution récente des écarts de parité entre le dollar et l'euro. Or, le précédent communiqué du G7, qui avait appelé à plus de souplesse sur les devises, avait été interprété comme un feu vert à la poursuite de la baisse du dollar, alors que ce n'était pas l'idée directrice que la France, par votre voix, avait voulu impulser.
Quel bilan, monsieur le ministre, tirez-vous de cette réunion et, surtout, qu'en attendez-vous pour l'évolution des changes, notamment entre le dollar et l'euro, et pour la croissance économique mondiale ?
En particulier, quelle perspective y a-t-il que l'économie française, compte tenu de ce qu'il est convenu d'appeler sa spécificité, bénéficie des retombées de la forte croissance économique constatée dans d'autres pays, notamment, aux Etats-Unis ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Francis Mer, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, monsieur Giscard d'Estaing, la réunion de Floride s'est bien passée - mieux qu'on aurait pu le craindre. (« Tant mieux ! » et rires sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
C'est là, avant tout, le résultat de l'attitude des Européens qui, comme vous le savez, étaient parvenus à définir avec la Banque centrale européenne, trois semaines avant cette réunion, les éléments qu'il leur paraissait nécessaire de rappeler à propos de la volatilité des monnaies et des risques qui pouvaient en découler.
M. Henri Emmanuelli. Bravo !
M. François Hollande. Il dit la vérité. C'est le seul.
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Les éléments du communiqué européen ont été repris par le G7, ce qui est positif.
Un autre élément important est la manière dont M. John Snow a présenté la politique budgétaire américaine, précisant - et nous demandant, d'ailleurs, de faire savoir chacun de notre côté - que cette politique serait responsable.
M. François Hollande. Pas comme la nôtre !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Cette stratégie, qui consiste à stabiliser les dépenses et à réduire le déficit américain - qui, comme vous le savez, est élevé - de 0,5 % à 0,6 % chaque année, correspond exactement à celle que nous mettons en oeuvre en Europe.
J'en conclus que la reprise est effectivement là (Murmures sur les bancs du groupe socialiste), et que nous allons en bénéficier. Nous en avons, d'ailleurs, déjà bénéficié, et les résultats du quatrième trimestre, qui seront communiqués incessamment, vous surprendront agréablement. Les chiffres du commerce extérieur sont également favorables. Nous nous inscrivons donc, pour 2004 et 2005, dans une stratégie économique qui nous semble de nature à accélérer le redressement de notre économie, y compris en matière d'emploi.
En ce qui concerne les changes, le marché a désormais compris que nous souhaitons que la totalité des zones économiques participent aux efforts de rééquilibrage commercial à travers les fluctuations normales des taux de change. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Auteur : M. Louis Giscard d'Estaing
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Relations internationales
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 février 2004