DOM : Guadeloupe
Question de :
Mme Gabrielle Louis-Carabin
Guadeloupe (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 27 mai 2004
INONDATIONS EN GUADELOUPE
M. le président. La parole est à Mme Gabrielle Louis-Carabin, pour le groupe UMP.Mme Gabrielle Louis-Carabin. Ma question, à laquelle j'associe mes collègues Joël Beaugendre et Éric Jalton, s'adresse à Mme la ministre de l'outre-mer.
Madame la ministre, depuis plus de dix jours l'arc antillais est touché de plein fouet par d'incessantes pluies torrentielles. Contrairement à la Martinique, à Haïti et à Saint-Domingue, nous n'avons pas en Guadeloupe à déplorer de pertes humaines. Mais ces fortes et persistantes précipitations sont à l'origine de dégâts matériels conséquents : maisons inondées, réseaux routiers endommagés, blocage des grands axes de circulation, terres inondées. Les communes de Baie-Mahault, Goyave, Petit-Bourg, Lamentin, Sainte-Rosé et Capesterre-Belle-Eau sont particulièrement touchées. J'en profite pour adresser un message de soutien à toutes les victimes de ces intempéries.
Ces inondations ont aussi des conséquences sur une agriculture déjà en crise. Ces pluies viennent anéantir les efforts des planteurs qui tentent de sauvegarder ce secteur. Les agriculteurs sont confrontés à de telles difficultés qu'ils ne peuvent plus assurer le suivi de leur récolte. Les planteurs de bananes n'ont plus accès à leurs exploitations, ce qui retarde la récolte des fruits et par conséquent leur chargement.
Dans ma circonscription, la seule unité sucrière de la Guadeloupe continentale a dû fermer par manque d'approvisionnement en cannes à sucre, car l'inondation des terres rend impossible la coupe et le transport. Il en est de même pour l'usine de Marie-Galante. En raison des pluies, la richesse en sucre de la canne sera moindre. La récolte qui semblait démarrer sous de bons auspices, risque d'être compromise. Sachez que les revenus des planteurs seront revus à la baisse puisqu'ils sont déterminés en fonction de la richesse saccharine.
De plus, près de cinquante tonnes de melons sont perdues, alors que nous nous situons dans une période encore favorable à la vente du melon guadeloupéen.
Les dommages causés aux familles et tout particulièrement aux agriculteurs m'amènent à vous demander, madame la ministre, de me préciser, dans la mesure du possible, quelles seront les mesures arrêtées par l'État. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'outre-mer.
M. Julien Dray. Et Gaston Flosse, que devient-il, madame la ministre ?
Mme Brigitte Girardin, ministre de l'outre-mer. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, madame Louis-Carabin, permettez-moi tout d'abord d'exprimer au nom du Gouvernement...
M. François Hollande. Parlez-nous de Gaston Flosse !
Mme la ministre de l'outre-mer. ...nos sentiments de compassion, de solidarité et de soutien à l'égard de l'ensemble des populations de l'arc de la Caraïbe. Celles-ci souffrent, depuis une dizaine de jours, d'intempéries tout à fait exceptionnelles pour la saison.
Madame la députée, vous avez rappelé que le bilan humain est particulièrement lourd à Haïti et à Saint-Domingue. Fort heureusement, dans les Antilles françaises, même si nous avons à déplorer un mort et deux disparus en Martinique, les conséquences sont un peu moins catastrophiques.
Nous avons mis en place, dès le début des précipitations, des cellules de crise similaires à celles que nous installons en cas de crise cyclonique, si bien que le pire a sans doute été évité. Les services de l'État ont été immédiatement mobilisés, qu'il s'agisse des sapeurs-pompiers, de la gendarmerie, de la police, des services techniques de l'équipement, des services des ministères de la santé et de l'agriculture.
Vous avez souligné l'importance des dégâts agricoles. Je vous informe que j'ai demandé au préfet d'engager immédiatement les procédures d'évaluation des dégâts. Dès que les premiers chiffres d'évaluation me seront transmis, l'État engagera sans tarder les procédures d'indemnisation, tant les procédures nationales classiques - arrêtés de catastrophe naturelle - que les procédures spécifiques à l'outre-mer, notamment le fonds de secours qui est géré par mon ministère. Je peux vous assurer, car j'y veille personnellement (" Ah ! " sur plusieurs bancs du groupe socialiste),...
M. Jean Glavany. Ça promet !
M. François Hollande. Voilà qui n'est guère rassurant !
Mme la ministre de l'outre-mer. ...que nous mettrons en place tous les dispositifs d'indemnisation dès que les évaluations seront terminées. Ces dispositifs seront évidemment mis en oeuvre par les préfets, mais en relation très étroite avec l'ensemble des maires de Guadeloupe et de Martinique.
Je tiens à vous assurer que tout le Gouvernement est mobilisé après ces événements vraiment exceptionnels et tragiques : il est non seulement actif, mais aussi très réactif. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
Auteur : Mme Gabrielle Louis-Carabin
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Outre-mer
Ministère interrogé : outre-mer
Ministère répondant : outre-mer
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 mai 2004