Question au Gouvernement n° 1579 :
produits pétroliers

12e Législature

Question de : M. Jacques Desallangre
Aisne (4e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains

Question posée en séance, et publiée le 21 octobre 2004

PRIX DE L'ESSENCE À LA POMPE

M. le président. La parole est à M. Jacques Desallangre, pour le groupe des député-e-s communistes et républicains.
M. Jacques Desallangre. Monsieur le ministre de l'économie et des finances, face à la flambée des prix du pétrole, le Gouvernement navigue à vue. D'abord, vous avez dû répondre à des revendications légitimes et céder, l'une après l'autre, à diverses catégories professionnelles ; puis, sous la pression, vous avez évoqué, il y a une semaine, une éventuelle mesure sur le prix du fioul domestique ; enfin, hier, pressé par votre majorité, très inquiète, vous avez voulu tirer un rideau de fumée en annonçant la création d'une commission pour préparer des actions en 2005 : à vous l'effet d'annonce - une de plus -, à votre successeur, le travail obscur et la difficulté !
Néanmoins vous n'en n'aviez pas fini dans ce numéro d'improvisation : ce matin, nous apprenons que la commission se réunira le 15 novembre. Vous avez dû céder encore. Il est vrai que la ficelle était trop grosse.
En attendant d'autres annonces encore, peut-être même celle qu'on rasera gratis demain, les ménages, déjà vicuuuuu tirer un rideau de fumée en annonçant la création d'une commission pour préparer des actiommmmmatin, nous apprenons que la commission se réunira le 15 novembre. Vous avez dû céder''''une commission pour préparer des actions en 2005 : à vous l'effet d'annonce - une de plus -, à votre successeur, le travail obscur et la difficulté !
Néanmoins vous n'en n'aviez pas fini dans ce numéro d'improvisation : ce matin, nous apprenons que la commission se réunira le 15 novembre. Vous avez dû céder encore. Il est vrai que la ficelle était trop grosse.
En attendant d'autres annonces encore, peut-être même celle qu'on rasera gratis demain, les ménages, déjà victimes, par ailleurs, de votre politique inspirée par le MEDEF (" Ah ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), souffrent de l'envolée des prix à la pompe. Ces ménages ne seraient-ils pas dignes de susciter immédiatement votre intérêt parce qu'ils ne sont pas constitués en groupes d'intérêt ou de pression ? S'ils sont dignes d'intérêt, monsieur le ministre, ne remettez pas au lendemain et à ses incertitudes, prenez dès aujourd'hui enfin la bonne mesure : baissez de 10 centimes le prix du litre d'essence à la pompe, décidez un prélèvement exceptionnel sur les compagnies pétrolières, lesquelles doivent et peuvent aisément le supporter. Total, n'a-t-il pas réalisé 4 milliards d'euros de bénéfices durant le seul premier trimestre de cette année ?
Pas de commission Théodule, pas de patate chaude à repasser à votre successeur, mais une mesure immédiate, efficace : 10 centimes de moins à la pompe ! Les Français n'attendent pas une énième annonce spectaculaire dans l'improvisation, ni une mesure dilatoire, mais une décision d'application immédiate : moins 10 centimes le litre à la pompe, maintenant ! (Applaudissements sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains et sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Nicolas Sarkozy, ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur le député, premièrement, il n'y a pas eu de pression de quelque groupe que ce soit, contrairement à ce que vous avez prétendu (Rires et exclamations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains), pour une raison simple : le Gouvernement agit à temps et nous nous sommes mis d'accord avec les différentes professions avant qu'il y ait de la pagaille en France. Vous avez raison : cela change de certaines époques que vous avez bien connues ! (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Deuxièmement, il n'y a pas eu de pression de la majorité, tout simplement parce que cela fait bien longtemps que le Premier ministre et moi-même savons qu'il vaut mieux faire la politique de ses électeurs que celle de ses adversaires. En effet quand on mène la politique de ses adversaires, on perd ses électeurs sans en gagner un seul chez ses adversaires ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Voyez monsieur Desallangre, il n'y a pas de pression, mais simplement, une adhésion totale !
M. Maxime Gremetz. Et l'ISF ?
M. le président. Monsieur Gremetz !
M. le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Troisièmement, si nous n'avions pas annoncé la création d'une commission contradictoire, j'entendrais déjà le parti communiste, dont on sait qu'il est un adepte de longue date de la transparence (Rires et exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), venir nous réclamer une commission pour justifier nos calculs.
Quatrièmement, vous vouliez qu'on aille vite : eh bien, vous êtes servi !
M. Jacques Desallangre. Et alors ?
M. le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. La commission se réunira en effet la semaine prochaine, et, au milieu du mois de novembre, elle aura les chiffres d'octobre. Le Premier ministre m'a d'ailleurs autorisé à vous dire que si nous nous mettions d'accord sur les chiffres d'octobre, c'est dès le 1er décembre que s'appliquera la baisse sur la fiscalité pétrolière. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Vous le voyez, il ne reste rien du tout de votre question, si ce n'est la volonté de faire de la polémique. Or, excusez-nous, monsieur le député, nous n'avons pas le temps pour ça ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)

Données clés

Auteur : M. Jacques Desallangre

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Énergie et carburants

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 octobre 2004

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