Question au Gouvernement n° 1634 :
croissance

12e Législature

Question de : M. Philippe Martin
Gers (1re circonscription) - Socialiste

Question posée en séance, et publiée le 4 novembre 2004

BILAN DE L'ACTION DE M. SARKOZY

M. le président. La parole est à M. Philippe Martin, pour le groupe socialiste.
M. Philippe Martin. Monsieur le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industire, au fil de vos déclarations récentes, les Français s'interrogent sur le sens qu'il convient de donner aux nombreux engagements que vous prenez à l'occasion des derniers jours de votre CDD à Bercy. (Rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.- Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Il y a peu, vous évoquiez la vision à moyen terme de l'économie qui vous anime et le souci de marquer votre action du sceau de l'urgence. Il semblerailllllllll'indduusstiiiid'État, ministre de l'économie, des finances et de ''''''''eee,,,,,,,,,,,,,,,,,,, au fil de vos déclarations récentes, les Français s'interrogent sur le sens qu'il convient de donner aux nombreux engagements que vous prenez à l'occasion des derniers jours de votre CDD à Bercy. (Rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.- Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Il y a peu, vous évoquiez la vision à moyen terme de l'économie qui vous anime et le souci de marquer votre action du sceau de l'urgence. Il semblerait que l'urgence ait pris le pas sur la vision et que vous vous soyez converti à la stratégie des post-it, ces petits papillons jaunes, que, méthodiquement, vous collez sur les murs de votre bureau, probablement à l'intention de votre successeur, à moins qu'ils ne soient destinés en réalité au Premier ministre lui-même.
Ayant pu en récupérer quelques-uns, je vous en livre la teneur :
" Noël : ne pas oublier de faire baisser les prix de 2 % ". (Murmures sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
" Décembre : ne pas oublier de rendre aux Français l'argent injustement prélevés sur le fioul ". (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
" Dès que possible, ne pas oublier de transférer les 17 000 bureaux de postes ruraux aux commerçants du coin ". (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
" Avant 2007 : ne pas oublier d'appliquer intégralement le rapport Camdessus ". (Protestations puis claquements de pupitres sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
" ISF : ne pas oublier... " Ah, non, ça, c'est déjà fait ! (Rires et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Claquements de pupitres sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Nul !
M. Philippe Martin. Ici même, vous avez déclaré que vous ne connaissiez qu'une seule règle : faire exclusivement la politique de vos électeurs et ne pas perdre votre temps à écouter ceux qui ne pensent pas comme vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains. - Protestations et claquements de pupitres continus sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. Voilà, vous êtes arrivé à ce que vous vouliez : vous avez semé la pagaille ! Le ministre répondra !
M. Philippe Martin. Et je ne serai sans doute pas déçu de sa réponse !
Depuis deux ans et demi, le chômage s'accroît, les délocalisations s'accélèrent, la pauvreté progresse, les inégalités se creusent du fait de votre politique. Ma question pourrait tenir elle aussi sur un post-it : vous qui avez si souvent vanté la culture du résultat, n'auriez-vous pas une fâcheuse tendance à être toujours là au moment des annonces et des grands élans, mais jamais là au moment des bilans et des grandes déceptions ? (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur quelques bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Nicolas Sarkozy, ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur le député, je ne suis pas sûr d'avoir exactement saisi la question dans toute sa finesse. (Rires sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Aussi ne m'en voulez pas si je m'en tiens plus à l'esprit qu'à la lettre.
D'après ce que j'ai compris, pour vous, je pars trop tôt : je ne suis pas encore parti et vous me regrettez déjà ! (Rires sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Vous ne m'avez pas apprécié comme ministre de l'intérieur ; vous avez des doutes sur moi comme ministre de l'économie, mais je vous promets que je ne vous décevrai pas comme président de l'UMP ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialist.).
Vous m'interrogez sur les résultats de mon action et je vous remercie de me donner l'occasion d'en parler.
Allez donc demander aux habitants de Sangatte si c'était facile de fermer le centre alors que les socialistes, Martine Aubry en tête, n'avaient rien fait ! (" Hou ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Allez demander à M. Tavernier, à M. Pinte et à tous les artistes qui se battaient depuis des années pour la suppression de la double peine si c'était si facile de faire voter cette mesure à l'unanimité, comme nous l'avons fait !
Allez demander à Mme Erignac et à ses enfants si ce n'était pas que justice d'amener Colonna devant les tribunaux de notre pays ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur quelques bancs du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Allez demander aux salariés d'Alstom si c'était si facile de convaincre Mario Monti et d'obtenir les résultats que nous avons eus ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Alors, monsieur Martin, en trente-deux mois, on ne résout certes pas tous les problèmes de la France mais, en trente-deux mois, d'autres, comme vos amis, ont montré qu'on pouvait ne rien faire ! Croyez-moi, bilan contre bilan, nous n'avons pas à rougir, nous ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et applaudissements sur quelques bancs du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. Du calme ! Venons-en à la question suivante.

Données clés

Auteur : M. Philippe Martin

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique économique

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 novembre 2004

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