Question au Gouvernement n° 2252 :
grippe aviaire

12e Législature

Question de : M. Jean-Michel Dubernard
Rhône (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 26 octobre 2005

GRIPPE AVIAIRE

M. le président. La parole est à M. Jean-Michel Dubernard, pour le groupe UMP.
M. Jean-Michel Dubernard. Ma question s'adresse à M. le ministre de la santé et des solidarités.
La grippe aviaire, la grippe des oiseaux, suscite des réactions fortes où s'entremêlent avec violence peur et raison. Telle une épidémie, la peur se répand partout dans la population. Elle est latente dans les médias, et jusque dans cet hémicycle.
M. Jacques Desallangre. C'est grave, docteur ?
M. Jean-Michel Dubernard. La peur nous ramène au mythe, cet imaginaire collectif, qui traduit des projections, des souvenirs inscrits au sein même de nos chromosomes. Qu'opposer à cette peur qui ravive des souvenirs encore présents ? Le rationnel, la science, le principe de précaution, dont nous connaissons les limites, puisque, par définition, il est limité à ce que la science ne peut prédire ?
Il s'agit sans doute de la cinquième ou sixième question qui vous est posée sur le sujet, monsieur le ministre. Mais pouvez-vous nous indiquer quelles décisions vous avez prises ce matin avec le ministre de l'agriculture, décisions qui vont, semble-t-il, au delà de celles déjà retenues par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments il y a quelques semaines ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de la santé et des solidarités.
M. Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités. Monsieur Dubernard, vous avez raison de vouloir redonner aux choses leur juste dimension. C'est bien d'une épizootie dont nous nous sommes entretenus ce matin avec Nelly Olin et Dominique Bussereau, c'est-à-dire du virus qui frappe les oiseaux, mais les oiseaux seulement.
Il ne faut pas faire l'amalgame avec les deux autres niveaux de risques liés à la grippe aviaire. Le premier concerne la transmission de l'oiseau à l'homme. Celle-ci n'a, à ce jour, été constatée que dans quatre pays seulement, des pays dans lesquels bien souvent hommes et animaux vivent dans une grande proximité. Quant au second risque, celui de la transmission de l'homme à l'homme, celle-ci n'a été constatée nulle part sur la planète - il est important de le rappeler.
Nous avons décidé ce matin, dans le prolongement des décisions prises par la Commission européenne le 2 octobre et sur la base de l'avis de l'AFSSA, d'organiser le confinement et la protection des élevages dans vingt et un départements particulièrement exposés aux oiseaux migrateurs. Dans le cas où le confinement n'est pas techniquement réalisable, d'autres mesures de protection équivalentes seront mises en place. Dans les autres départements, il est prévu de renforcer les mesures de protection initiées dès le mois d'août. Il s'agit notamment de prohiber l'usage des mares extérieures pour laver les exploitations et donner à boire aux bêtes et de n'utiliser pour cela que l'eau du robinet. Nelly Olin a également signé hier un arrêté interdisant la chasse à partir des appelants, pour protéger les élevages mais aussi les personnels qui peuvent être en contact avec eux.
Nous avons décidé d'agir, comme l'a souhaité le Président de la République, dans la droite ligne du principe de précaution. Je vous signale par ailleurs que le Premier ministre rencontrera demain l'ensemble des groupes parlementaires pour informer dans la plus grande transparence l'ensemble des Français et l'ensemble de leurs représentants. Notre manière de travailler reste la même. Dès lors qu'un risque existe, nous devons nous y préparer mais également informer tous nos concitoyens. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. Je rappelle qu'une mission d'information sur la grippe aviaire, dont le président est Jean-Marie Le Guen et le rapporteur Jean-Pierre Door se réunira demain à dix-sept heures.

Données clés

Auteur : M. Jean-Michel Dubernard

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 octobre 2005

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