DOM : Réunion
Question de :
M. Bertho Audifax
Réunion (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 1er mars 2006
EPIDEMIE DE CHIKUNGUNYA
M. le président. La parole est à M. Bertho Audifax, pour le groupe UMP.M. Bertho Audifax. Monsieur le Premier ministre, votre présence à La Réunion a affirmé solennellement la solidarité totale de la nation avec une population durement éprouvée par la maladie du chikungunya. Je veux témoigner ici, devant la représentation nationale, que vous avez su rappeler la vérité sur le déroulement de cette épidémie et trouver les mots justes pour rassurer les Réunionnais.
Quant à nos collègues socialistes, l'importance...
M. Maxime Gremetz. L'important, c'est la rose !
M. Bertho Audifax. ...de leur délégation à La Réunion valait plus par la qualité que par la quantité : une extension d'une journée à La Réunion des vacances mauriciennes de M. Le Guen (Rires et applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste) et la présence présidentielle de M. Strauss-Kahn ! (Mêmes mouvements.)
Avec les ministres de la santé, de l'outre-mer et du tourisme, vous nous avez présenté un plan d'action global et vous avez décliné les moyens qui sont et seront déployés sur les plans sanitaire, social et économique, sans oublier la recherche médicale.
Je me fais ici l'avocat d'une demande particulière, la prise en charge de la totalité des jours d'arrêt maladie en cas de rechute, car la répétition des trois jours de carence au niveau des indemnités de la sécurité sociale pénalise fortement le pouvoir d'achat des salariés. Pourriez-vous indiquer à la représentation nationale comment vous entendez fédérer toutes les énergies pour l'utilisation immédiate des moyens à La Réunion, éviter tout retard de nature à entraver notre action et assurer un juste contrôle de l'utilisation de l'effort de la nation ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de la santé et des solidarités.
M. Maxime Gremetz. Élevez un peu le débat !
M. Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités. Monsieur Audifax, M. le Premier ministre, en se rendant à La Réunion, a voulu adresser un double message aux Réunionnais : d'abord, un message de solidarité dans l'épreuve qu'ils traversent, face à leur douleur et aux inquiétudes des familles ; ensuite, un message de transparence, transparence sur notre action et sur la réalité de cette épidémie.
L'action, unanimement réclamée sur l'île de La Réunion, passe d'abord par la prévention, qui suppose de continuer la démoustication et de mettre des produits anti-moustiques à la disposition des personnes les plus fragiles et les plus démunies. Nous avions commencé à agir en ce sens, mais le Premier ministre a souhaité que nous intensifiions notre action.
La deuxième priorité concerne la prise en charge des malades. Les équipes hospitalières se sont dévouées depuis le début de l'épidémie, ainsi que les professionnels libéraux, mais il faut aussi veiller à ce que celles et ceux qui sont touchés par le chikungunya ne soient pas doublement pénalisés. C'est pourquoi j'ai rencontré hier matin la présidente de l'association des victimes du chikungunya.
Par ailleurs, comme vous nous aviez déjà interpellés à ce sujet, j'ai transmis votre question à M. le Premier ministre. Celui-ci a souhaité que, en cas de rechute, le délai de carence de trois jours ne soit plus appliqué une seconde fois.
M. Bertho Audifax. Très bien !
M. le ministre de la santé et des solidarités. Il importe en effet de prendre en compte la réalité de cette maladie. Ne connaissant pas les raisons qui font apparaître, disparaître ou réapparaître les symptômes, nous ne pouvons éviter que les Réunionnaises et les Réunionnais qui travaillent soient pénalisés. Voilà pourquoi le Premier ministre a souhaité que cette maladie soit intégralement prise en charge par l'assurance maladie, à laquelle j'ai donné des instructions en ce sens. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Il reste un troisième niveau d'action : la recherche. Pour apporter les réponses aux questions que se posent les Réunionnaises et les Réunionnais, il faut travailler aujourd'hui sur de nouveaux traitements thérapeutiques. Depuis ce week-end, des chercheurs, notamment l'équipe dirigée par le professeur Flahaut, ont transmis à tous les laboratoires pharmaceutiques français l'ensemble des molécules qui, même si elles n'étaient pas destinées à l'origine au traitement de cette maladie, peuvent permettre de progresser sur la voie d'un traitement.
Ainsi, nous travaillons à la fois sur la prévention, sur la prise en charge et sur la recherche. Le Premier ministre a souhaité la plus grande transparence dans le suivi de ces actions. François Baroin se rendra à nouveau au mois de mars à La Réunion. J'y retournerai moi-même en avril.
Nous sommes déterminés à ignorer toute polémique (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste.), puisque la seule chose qui compte, pour les Réunionnaises et les Réunionnais, est que l'unité et la solidarité nationales soient au rendez-vous. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Auteur : M. Bertho Audifax
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Outre-mer
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère répondant : santé et solidarités
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 1er mars 2006