Question au Gouvernement n° 2600 :
parti socialiste

12e Législature

Question de : M. Jacques Domergue
Hérault (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 16 mars 2006

COMPORTEMENT DE RESPONSABLES POLITIQUES

M. le président. La parole est à M. Jacques Domergue, pour le groupe de l'UMP.
M. Jacques Domergue. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État. Monsieur le ministre, permettez-moi de vous interroger sur la dérive que nous avons observée ces derniers mois dans l'attitude et dans les propos de plusieurs hommes et femmes politiques.
Quand j'entends un ancien président de l'Assemblée nationale, M. Emmanuelli, dire lors des débats sur le droit d'auteur que ce n'est pas le texte qu'il faut retirer, mais le ministre, je suis outré ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Quand je vois Mme Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes et présidentiable présumée, interdire à des entreprises qui veulent créer des emplois le bénéfice des aides de l'État sous prétexte que ces emplois feront appel au CPE ou au CNE, je dis que c'est un scandale ! (Huées sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Elle bafoue la loi et elle met en danger l'emploi dans sa propre région !
Quand le président de ma propre région, Georges Frêche, accuse les forces de l'ordre d'être responsables des émeutes...
M. Julien Dray. Et le résultat des dernières cantonales, vous vous en souvenez ?
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Socialiste voyou !
M. Jacques Domergue. ...quand cet homme, en présence d'un Jack Lang rendu sourd, traite nos compatriotes les harkis, dont certains sont morts pour la France, de " sous-hommes " - un mot que nous n'avions pas entendu depuis les heures les plus sombres de notre République - je dis que c'est une honte pour notre région ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Alors, monsieur le ministre, je m'interroge sur l'image que ces hommes et ces femmes donnent à notre jeunesse et à notre pays. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean Glavany. Et toi, tu t'es vu ?
M. Jacques Domergue. Comment voulez-vous que nous soyons respectés dans cet hémicycle si nous ne donnons pas l'exemple ? Comment voulez-vous que les jeunes se reconnaissent dans les hommes politiques et ne s'éloignent pas de nous ?
Devant ces comportements indignes, (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste) pouvez-vous donner votre sentiment pour celles et ceux qui prétendent à de hautes fonctions ? Rappelez-leur ces règles élémentaires de la démocratie et de la République qui s'imposent à tous, y compris aux membres de l'opposition ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Plusieurs députés du groupe socialiste. Quel scandale !
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement.
M. Jean Glavany. Copé faisant la morale : c'est un comble !
M. Jean-François Copé, ministre délégué au budget et à la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement. Monsieur Domergue, les dérives auxquelles nous avons assisté à gauche, ces derniers temps,...
M. Jean Glavany. N'importe quoi !
M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État. ...doivent avoir en effet une explication. On peut en tout cas y réfléchir. Peut-être sont-elles dues tout simplement au fait que la gauche française n'a plus de ligne politique claire ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Et comme elle ne propose ni n'assume rien, elle recourt donc à la langue de bois. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Vives Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) De fait, quand on entre dans le détail, il y a un décalage incroyable entre un parti socialiste français qui ne regarde pas la réalité telle qu'elle est, et les partis socialistes espagnol et allemand qui, eux, font preuve de courage dans les réformes. (Les députés du groupe socialiste et du groupe communiste et républicain se lèvent et se dirigent vers les bancs du Gouvernement. - Mmes et MM les huissiers s'interposent.)
M. Augustin Bonrepaux. C'est une honte !
M. Bernard Roman. C'est incroyable !
Plusieurs députés du groupe socialiste. Copé démission !
M. le président. Du calme !
Monsieur Copé, poursuivez votre intervention. (La voix de l'orateur est couverte par les protestations des députés du groupe socialiste et du groupe communiste et républicain.)
M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État. Votre attitude, mesdames et messieurs, illustre votre conception du dialogue ! (Les députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire se lèvent et applaudissent.)
M. Didier Mathus. C'est scandaleux !
M. Christian Paul. C'est nul ! C'est zéro !
Plusieurs députés du groupe socialiste. Copé démission ! Copé démission ! (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. Messieurs les députés, sortez, si vous le souhaitez !
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Dehors ! Dehors !
M. Jean-Yves Le Bouillonnec. Non, c'est au ministre de quitter l'hémicycle ! Les députés sont chez eux, ici ! (Les députés du groupe socialiste et du groupe communiste et républicain restent debout et groupés au bas des travées et scandent " Des excuses ! Des excuses ! ")

Données clés

Auteur : M. Jacques Domergue

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Partis et mouvements politiques

Ministère interrogé : budget et réforme de l'Etat

Ministère répondant : budget et réforme de l'Etat

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 mars 2006

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