Question au Gouvernement n° 2789 :
perspectives

12e Législature

Question de : Mme Nadine Morano
Meurthe-et-Moselle (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 7 juin 2006

PLAN " DEFENSE DEUXIEME CHANCE "

M. le président. La parole est à Mme Nadine Morano, pour le groupe UMP.
Mme Nadine Morano. Ma question s'adresse à Mme Alliot-Marie, ministre de la défense.
Au nom de la représentation nationale, et plus particulièrement des députés de Meurthe-et-Moselle et de Lorraine, je veux, à mon tour, rendre hommage à Gérard Léonard, qui s'était consacré, avec passion et talent, au service de nos concitoyens et de la France, aux questions de sécurité intérieure, dont il était le spécialiste, aux côtés de Nicolas Sarkozy, et à l'insertion des jeunes en difficulté. C'est sur ce sujet, madame la ministre, que je souhaite vous interroger.
Vous avez lancé le 1er octobre dernier le plan " Défense deuxième chance " afin de mettre les compétences et les savoir-faire des personnels de l'armée au service des jeunes les plus démunis. Ces compétences et ces moyens sont différents mais complémentaires de ceux de l'éducation nationale. Une cinquantaine d'établissements ouvriront d'ici à 2008 pour accueillir près de 20 000 jeunes qui y recevront une formation civique et professionnelle.
Ces établissements sont également différents et complémentaires des centres éducatifs fermés mis en place par le ministre de la justice pour les jeunes délinquants. Il en existe à ce jour dix-sept ; ils seront quarante-six en 2007.
Baisse de l'insécurité, mise sous tutelle des allocations familiales avec la loi Perben I et création du contrat de responsabilité parentale avec la loi sur l'égalité des chances : différents mais tous complémentaires, ces dispositifs en faveur des jeunes en difficulté montrent que la majorité et le Gouvernement sont en action !
On comprend mieux alors la panique à gauche lorsqu'une candidate à l'investiture socialiste plagie maladroitement cette politique, ce qui révolte et divise sa famille politique.
Madame la ministre, pouvez-vous nous indiquer le nombre de jeunes bénéficiant à ce jour du plan " Défense deuxième chance " ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Pierre Lequiller. Ségolène, Au secours !
M. le président. La parole est à Mme la ministre de la défense.
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense. Madame la députée, répondre aux problèmes des jeunes en difficulté, c'est d'abord leur donner des perspectives d'avenir, des perspectives vraies, réelles, concrètes. C'est bien ce pour quoi se battait Gérard Léonard, et je sais que c'est aussi votre souci.
Dans les centres " Défense deuxième chance ", d'anciens militaires ayant quitté récemment l'institution associent leur savoir-faire en matière d'encadrement des jeunes aux compétences des enseignants pour aider les jeunes qui veulent s'en sortir. On leur apprend d'abord le respect des règles, le respect des autres, le respect de soi. On leur apprend à prendre des initiatives, on les forme à des métiers.
Dès maintenant, les résultats obtenus sont à la hauteur des attentes et extrêmement prometteurs. À l'automne, 500 de ces jeunes sortiront des centres avec des acquis concrets et des perspectives d'emploi. D'ores et déjà, et alors que plus de 30 % d'entre eux étaient analphabètes, 93 % de ceux qui vont sortir ont obtenu leur certificat de formation générale. Alors que leur formation n'est pas terminée, 60 % d'entre eux ont des perspectives réelles d'emploi dans la restauration, l'hôtellerie, la mécanique, le transport ou le bâtiment.
Toujours à l'automne, juste un an après la création du premier centre, onze centres seront ouverts. L'objectif d'accueillir 10 000 jeunes dans plus de vingt centres dès la fin de l'année 2006 est en passe d'être atteint.
La mise à disposition des locaux constitue aujourd'hui le principal obstacle au développement de ce dispositif. Vous vous êtes d'ailleurs, madame la députée, préoccupée personnellement de ce problème. Ces locaux sont mis aux normes et fonctionnent notamment grâce aux crédits du plan de cohésion sociale.
Madame la députée, j'entends moi aussi que l'on voudrait parfois utiliser l'armée comme un centre de redressement pour les jeunes dès leur première incartade. Je le dis tout net : cela n'est pas sérieux ! (" Très bien ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Les militaires ne sont pas des agents pénitentiaires. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Ils sont là pour assurer notre sécurité face au terrorisme, aux risques de prolifération et aux crises multiples ! (Protestations sur divers bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) C'est pour cela qu'ils se sont engagés. C'est pour cela que nous avons besoin d'eux.
Non, mesdames, messieurs les députés, l'armée n'est pas un substitut à la prison. C'est une école de la vie, de la générosité et de la réussite par le mérite. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Yves Fromion. Très bien !
Mme la ministre de la défense. Et, finalement, l'armée, c'est un formidable exemple donné par des jeunes qui s'engagent au service de la France et des Français, un exemple donné à d'autres jeunes pour qu'ils le suivent ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.)

Données clés

Auteur : Mme Nadine Morano

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Défense

Ministère interrogé : défense

Ministère répondant : défense

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 juin 2006

partager