Question au Gouvernement n° 3077 :
chômage

12e Législature

Question de : Mme Martine David
Rhône (13e circonscription) - Socialiste

Question posée en séance, et publiée le 6 décembre 2006

CHOMAGE

M. le président. La parole est à Mme Martine David, pour le groupe socialiste.
Mme Martine David. Monsieur le Premier ministre, les chiffres récemment publiés font état, encore une fois, d'une hausse du nombre des demandeurs d'emploi pour le mois d'octobre. Le chômage frappe 2 400 000 personnes, ce qui maintient son taux à 8,8 % de la population active.
Ce raté, après celui du mois d'août, est un signe qui ne trompe pas. La machine à créer des emplois est en panne et les statistiques traduisent mal la dure réalité vécue par les Français.
La litanie des défaillances d'entreprises, des plans sociaux et des délocalisations se poursuit : Suchard, Well, Dim, Aubade, Saint-Gobain, Bourgeois-Découpage, Québécor, Rhodia, Reynolds, Cadence-Innovation, ou encore Valeo, Faurecia, Thomé-Génot, pour ne citer que les entreprises qui ont marqué l'actualité de ces dernières semaines.
Le chômage reste à un niveau très préoccupant. La politique conduite par votre gouvernement est un échec. Les largesses fiscales consenties aux plus riches, sans contrepartie en termes d'emploi, n'améliorent le sort que de quelques-uns.
Non ! ce n'est pas en laissant les patrons voyous procéder à d'inacceptables licenciements boursiers que l'on s'attaquera au chômage.
Non ! ce n'est pas en imposant une augmentation de la durée du travail que l'on incitera les entreprises à embaucher.
Non ! ce n'est pas en favorisant la précarité que l'on relancera la consommation. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez utiliser la panne de la croissance française - vous ne faites d'ailleurs rien pour encourager la croissance - pour justifier cette nouvelle dégradation. Le temps n'est plus aux moulinets mais à un engagement ferme en faveur de l'emploi. Quelles mesures comptez-vous prendre pour enfin faire reculer durablement le chômage ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement.
M. Jean-Louis Borloo, ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement. Permettez-moi de vous dire, madame David, que les noms des entreprises que vous avez cités ne sont pas, pour Gérard Larcher, le Premier ministre et moi-même, de simples noms que l'on jette en pâture. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Il s'agit à chaque fois de drames industriels dus aux mutations industrielles, sur lesquels nous intervenons immédiatement et le plus massivement possible, notamment avec des contrats de site.
M. Michel Lefait. On voit le résultat !
M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement. Je ne vous autorise pas, madame, à utiliser ces noms-là à des fins de viles polémiques. C'est indigne de la représentation nationale. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Je n'aurai pas l'outrecuidance, madame, de vous rappeler Vilvoorde.
Madame David, nous parlons de sujets sérieux : la mutation industrielle dans notre pays, l'accompagnement des demandeurs d'emploi, reçus dignement chaque mois par les mêmes référents, les maisons de l'emploi regroupant tous les acteurs. Tout cela nécessite des moyens considérables donnés à l'ANPE, alors que vous avez vidé naguère les caisses des ASSEDIC. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Madame David, le chômage a baissé depuis près de deux ans.
Mme Martine David. Ce n'est pas vrai !
M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement. Croyez bien que le chiffre de 250 000 demandeurs d'emploi ne me satisfait pas. Je ne connais pas un seul ministre de l'emploi, qu'il soit de gauche ou de droite, qui se réjouisse ou se satisfasse de tels chiffres.
La vraie question réside dans la mutation et dans l'offensive économique de notre pays.
Si vous croyez que les slogans de type " Dormez tranquille ! ", " Travaillons moins ! ", " Ne nous adaptons pas ! " permettront de renforcer l'offensive économique et d'améliorer la situation de l'emploi dans notre pays, vous faites erreur. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur quelques bancs du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)

Données clés

Auteur : Mme Martine David

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : emploi, cohésion sociale et logement

Ministère répondant : emploi, cohésion sociale et logement

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 décembre 2006

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