Liban
Question de :
M. Étienne Pinte
Yvelines (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 14 décembre 2006
LIBAN
M. le président. La parole est à M. Étienne Pinte, pour le groupe UMP.M. Étienne Pinte. Monsieur le ministre des affaires étrangères, la situation politique au Liban s'est beaucoup dégradée depuis quelques jours. La démission des ministres chiites, les manifestations de rue, le bras de fer engagé contre le Premier ministre et son gouvernement laissent craindre une profonde déstabilisation politique du Liban, peut-être même une tentative de coup d'État.
Le Hezbollah, qui semblait avoir accepté les règles de fonctionnement de la démocratie - puisqu'il a des représentants élus démocratiquement au Parlement et qu'il avait jusque-là accepté de participer à un gouvernement d'union nationale - semble aujourd'hui tenté par un coup de force.
La France a plus que jamais un rôle à jouer, tant les Libanais, de toutes sensibilités politiques, réclament notre soutien et notre amitié. Depuis quelques mois, il ne se passe pas une semaine sans que le groupe d'amitié France-Liban de l'Assemblée nationale ne reçoive une délégation ministérielle ou parlementaire libanaise.
Face à ces développements inquiétants, quelle est la position du Gouvernement et comment la France peut-elle aider le Liban sans toutefois s'immiscer dans ses affaires intérieures ? (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères. Monsieur Pinte, comme vous l'avez rappelé, le climat au Liban est particulièrement tendu. Dimanche, l'opposition, emmenée par le Hezbollah, a organisé une manifestation de plusieurs centaines de milliers de personnes à Beyrouth. La veille, le président Lahoud avait refusé le statut du tribunal à caractère international chargé de juger les assassins de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri.
Face à ces tensions, la Ligue arabe, en particulier son secrétaire général, M. Amr Moussa, a proposé une médiation entre les parties. La France soutient cet effort de médiation, car il répond à trois impératifs : un impératif de justice, servi par le tribunal à caractère international, un impératif d'unité des Libanais - plutôt que la division et l'appel à la rue, que nous condamnons - et un impératif d'efficacité, pour le gouvernement de Fouad Siniora.
Je rappelle enfin que, hier soir, à New York le Conseil de sécurité des Nations unies a voté à l'unanimité, à la demande de la France, une déclaration présidentielle qui vise, d'une part, à soutenir le gouvernement de Fouad Siniora et, d'autre part, à demander à toutes les parties en présence de poursuivre la mise en oeuvre de la résolution 1701.
Oui, monsieur Pinte, plus que jamais, la France est derrière le gouvernement de Fouad Siniora, derrière un Liban uni, souverain et indépendant. (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Auteur : M. Étienne Pinte
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 décembre 2006