Question au Gouvernement n° 319 :
Allemagne

12e Législature

Question de : M. Jean-Yves Besselat
Seine-Maritime (7e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 22 janvier 2003

QUARANTIÈME ANNIVERSAIRE DU TRAITÉ D'AMITIÉ
FRANCO-ALLEMAND

M. le président. La parole est à M. Jean-Yves Besselat, pour le groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.
M. Jean-Yves Besselat. Madame la ministre déléguée aux affaires européennes, demain 22 janvier, nous célébrerons le quarantième anniversaire du traité de l'Elysée, qui scellait la réconciliation entre la France et l'Allemagne. Le général de Gaulle et Konrad Adenauer, tournant l'une des pages les plus douloureuses de notre histoire, définissaient ensemble les conditions d'une coopération fructueuse entre deux pays qui s'étaient longtemps affrontés. Ces deux grands hommes d'Etat signaient ensemble l'un des actes les plus importants de l'histoire de nos deux pays.
Quarante ans après, il faut souligner la réussite de ce traité. Le couple franco-allemand est désormais l'un des grands moteurs de l'histoire du continent européen et plus largement de l'histoire du monde.
Le développement des échanges économiques, humains et artistiques a créé des liens très forts entre nos deux nations. Ce traité a été en profondeur un traité de paix.
Toutefois, à l'occasion de cette célébration, il est utile de souligner dans nos relations bilatérales, excellentes dans l'ensemble, deux insuffisances qui, semble-t-il, doivent être surmontées.
M. le président. Votre question, monsieur Besselat !
M. Jean-Yves Besselat. J'y arrive, monsieur le président.
Première insuffisance : les échanges entre jeunes, chaleureux au début du traité, se sont ralentis. Comment peut-on, madame la ministre, les redynamiser ?
Deuxième insuffisance : sur le plan de la langue, l'allemand est de moins en moins enseigné en France, et il en est de même du français en Allemagne. Quelles mesures peut-on envisager de prendre pour remettre en place les instruments d'un enseignement actif de nos langues respectives des deux côtés du Rhin ?
M. le président. Monsieur Besselat, Mme Lenoir a entendu votre question.
M. Jean-Yves Besselat. L'harmonie entre nos deux pays repose largement sur la qualité des échanges entre les hommes et sur la capacité de parler la langue de chacun. Ces questions, monsieur le président, mes chers collègues, sont très importantes pour l'avenir de nos deux pays. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
M. le président. Vous allez avoir la réponse.
La parole est à Mme la ministre déléguée aux affaires européennes.
Mme Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux affaires européennes. Monsieur le député, votre question est, en effet, très importante et vous avez raison de souligner l'impact de la relation franco-allemande dans l'histoire européenne et dans la construction européenne. En témoignent d'ailleurs toutes les initiatives qui ont été prises au cours de ces six derniers mois et qui toutes ont été suivies par l'ensemble de nos autres partenaires de l'Union.
Les deux thèmes que vous venez d'évoquer sont au coeur des discussions entre nos deux pays.
L'échange des jeunes, d'abord. A cet égard, il faut souligner que le bilan est positif puisque, depuis quarante ans, ce sont plus de 7 millions de jeunes qui ont bénéficié du programme de l'Office franco-allemand de la jeunesse et que le rythme des échanges s'est maintenu à plus de 200 000 jeunes par an.
La question la plus préoccupante, vous avez raison de le souligner, est celle de la langue. On constate un déclin très inquiétant de l'enseignement de l'allemand en France alors que, parallèlement, l'enseignement du français en Allemagne se maintient très bien puisqu'un jeune Allemand sur quatre apprend le français.
Cette question est au coeur de nos préoccupations et les deux gouvernements ont la ferme volonté politique d'aller de l'avant. Mes collègues M. Ferry et M. Darcos et moi-même avons d'ailleurs engagé une réflexion sur l'enseignement des langues étrangères dès l'école primaire et je ne doute pas que le Parlement des jeunes, qui réunira après-demain à Berlin 500 000 jeunes Français et Allemands, émettra le voeu, dans ses propositions au Chancelier allemand et au Président de la République, que les échanges, qui permettent de tisser des liens très forts pour l'avenir entre nos deux pays, soient encore renforcés. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et sur les bancs du groupe Union pour la démocratie française.)

Données clés

Auteur : M. Jean-Yves Besselat

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires européennes

Ministère répondant : affaires européennes

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 janvier 2003

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