croissance
Question de :
Mme Sylvie Andrieux
Bouches-du-Rhône (7e circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 13 février 2003
PLANS SOCIAUX
M. le président. La parole est à Mme Sylvie Andrieux-Bacquet, pour le groupe socialiste.
Mme Sylvie Andrieux-Bacquet. Monsieur le Premier ministre, depuis des semaines, les plans sociaux succèdent aux plans sociaux, les fermetures d'entreprises succèdent aux fermetures d'entreprises, les licenciements succèdent aux licenciements. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
M. Richard Cazenave. La faute à qui ?
M. Yves Bur. Aux trente-cinq heures !
Mme Sylvie Andrieux-Bacquet. Je pense à Air Lib, Alcatel, Giat-Industries, Metaleurop, Arcelor, Pechiney, Daewoo, Palace Parfums, Reims-Aviation, Bayer Crop-Science, Grimaud Logistique, Rivoire et Carré, Dolphin Télécommunications et tant d'autres. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
Monsieur le Premier ministre, la situation économique est de plus en plus dure pour les salariés et les territoires. (« Eh oui ! » sur plusieurs bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
Vos prévisions de croissance de 2,5 % sont non sincères et irréalistes. Dans le même temps, nous constatons, en le regrettant, une baisse de la production industrielle de 1,7 % et une baisse des investissements privés. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.) La confiance des consommateurs est, elle aussi, en très forte diminution. (« La faute à qui ? » sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
M. Jean-Luc Reitzer. La faute aux trente-cinq heures !
Mme Sylvie Andrieux-Bacquet. Enfin, vous coupez dans les dépenses publiques en gelant et en annulant 4 milliards d'euros d'investissements.
M. François Goulard. Ne racontez pas n'importe quoi !
Mme Sylvie Andrieux-Bacquet. Cela signifie la non-application des contrats de plans (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle), moins d'investissements, moins d'emplois et une hausse prévisible et dramatique du chômage !
Mme Martine David. Très juste !
Mme Sylvie Andrieux-Bacquet. Une politique économique ne se limite pas à des nominations partisanes, à la baisse de l'impôt pour les plus riches, à la baisse de l'impôt de solidarité sur la fortune et à la baisse des mesures de protection contre les licenciements ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
M. Gilbert Biessy. Très bien !
Mme Sylvie Andrieux-Bacquet. Monsieur le Premier ministre, à quel moment aurez-vous le courage d'assumer cette situation, de dire enfin la vérité aux Français et d'en tirer les conclusions ? (« Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur quelques bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains. - Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. Madame la députée, qui croyez-vous tromper en tenant ce discours ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Comment pouvez-vous penser qu'avec une telle question, vous allez faire avancer la question de l'emploi dans notre pays alors même que vous avez une responsabilité écrasante sur les chiffres que vous venez d'indiquer ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française. - Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Croyez-vous vraiment que les plans sociaux déclenchés aujourd'hui soient le résultat de la politique d'un gouvernement qui est installé depuis moins de huit mois alors que c'est vous qui en êtes responsables ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française. - Vives exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Vous avez évoqué la baisse de production industrielle. Croyez-vous que l'on peut augmenter la production industrielle en réduisant le temps de travail ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Alors que nous sommes le seul pays d'Europe à avoir choisi de baisser le temps de travail et d'augmenter les contraintes sur les entreprises...
M. Augustin Bonrepaux. Deux millions de chômeurs !
M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. ... comment pouvez-vous tenir un discours déresponsabilisant comme celui que vous venez de tenir ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Mesdames, messieurs les députés, quelle alternative le groupe socialiste propose-t-il à notre politique de l'emploi ? (« Aucune ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
Non, pas aucune. Il proposait 33 heures lors du débat sur l'assouplissement des 35 heures. (Huées sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
M. Maxime Gremetz. Non, 32 heures !
M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. L'augmentation des impôts, l'arrêt des allègements de charges, est-ce cela les solutions que vous proposez aujourd'hui ? Faudrait-il masquer les statistiques du chômage en recourant massivement à la dépense publique et aux contrats aidés, en augmentant...
M. Julien Dray. Le SMIC !
M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. ... le déficit que vous nous avez laissé et qui aujourd'hui pèse lourdement sur la croissance ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Auteur : Mme Sylvie Andrieux
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité
Ministère répondant : affaires sociales, travail et solidarité
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 13 février 2003