Question au Gouvernement n° 403 :
dépendance

12e Législature

Question de : Mme Paulette Guinchard
Doubs (2e circonscription) - Socialiste

Question posée en séance, et publiée le 26 février 2003

PERSONNES ÂGÉES DÉPENDANTES

M. le président. La parole est à Mme Paulette Guinchard-Kunstler, pour le groupe socialiste.
Mme Paulette Guinchard-Kunstler. Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Si je prends la parole cet après-midi, c'est certes pour poser une question précise, mais c'est aussi pour exprimer ma grande colère. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.) Nous le savons tous ici, les personnes âgées recueillies dans les maisons de retraite sont de moins en moins valides et de plus en plus dépendantes. C'est pourquoi, depuis deux ans, le financement des maisons de retraite par la sécurité sociale était en augmentation et la loi de financement de la sécurité sociale pour 2003 avait prévu de poursuivre cet effort obligatoire. Nous venons pourtant d'apprendre, hélas ! que, faisant fi du vote du Parlement, aucun crédit supplémentaire ne sera affecté aux maisons de retraite pour leur permettre d'améliorer la qualité de la prise en charge des personnes âgées.
Mme Martine Billard et Mme Chantal Robin-Rodrigo. Eh oui !
Mme Paulette Guinchard-Kunstler. En dépit des efforts du personnel et des bénévoles, les conditions de travail sont extrêmement difficiles. Je veux vous dire ici la souffrance de ceux qui accompagnent les personnes âgées car ils savent ce qu'il faudrait faire, mais n'en ont pas les moyens.
M. Gilbert Meyer. Ce n'est pas nouveau ! Or on ne vous a pas beaucoup entendu pendant deux ans !
Mme Paulette Guinchard-Kunstler. Enfin, nous savons tous que certaines personnes âgées se replient sur elles-mêmes et glissent hors de la vie, préférant mourir plutôt que de vivre une vie indigne. La première des maltraitances envers les personnes âgées, c'est notre société qui la leur inflige, en les privant des moyens de les accompagner dignement.
Monsieur le Premier ministre, votre secrétaire d'Etat a bien raison de dire qu'il est difficile de se faire entendre sur la situation des personnes âgées dépendantes dans votre gouvernement. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.) Allez-vous tenir les engagements que vous avez pris devant le Parlement, à l'égard des personnes âgées et du personnel qui les prend en charge dans les maisons de retraite ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. (« Raffarin ! » sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)

M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat aux personnes âgées. Madame la députée, je rappellerai tout d'abord quelques chiffres que vous connaissez fort bien, car vous étiez il y a quelque temps à la place que j'occupe actuellement. Alors que vous avez signé, en deux ans, trois cent trente conventions, nous en avons signé mille deux cents à la fin de l'année 2002. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.) Par ailleurs, le financement de la dépendance triplera en trois ans : un milliard en 2001, deux milliards en 2002, trois milliards en 2003. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Enfin, et contrairement à ce que certains veulent laisser croire, l'ONDAM augmentera de 8,6 % par rapport à ce qui a été dépensé en 2002,...
M. François Goulard. Eh oui !
M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. ... ce qui nous laisse une marge de manoeuvre de plus de trois cents millions d'euros pour poursuivre le financement de conventions que vous vous n'avez pas conclues durant les années où vous auriez pu le faire. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Un député du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. C'est une honte !
M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées. Madame, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Nous n'avons pas la même approche de l'action publique : vous faites, quant à vous, commerce de l'illusion et de l'annonce (Protestations sur les bancs du groupe socialiste), nous, nous inscrivons notre action dans le réalisme et la responsabilité. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)

Données clés

Auteur : Mme Paulette Guinchard

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Personnes âgées

Ministère interrogé : personnes âgées

Ministère répondant : personnes âgées

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 26 février 2003

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