économie : administration centrale
Question de :
M. Éric Woerth
Oise (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 25 juin 2003
RÉFORME DE BERCY
M. le président. La parole est à M. Eric Woerth, pour le groupe UMP.
M. Eric Woerth. Monsieur le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, la réforme de l'Etat doit constituer et constitue une priorité forte pour le Gouvernement. Votre ministère, vous le savez, ne laisse pas indifférent. Son autorité, son sens de la régulation et la pression qu'il sait exercer sur les autres rouages de l'Etat sont bien connus. La contrepartie de ce pouvoir est qu'il doit être lui-même exemplaire.
Or la « forteresse » de Bercy fait souvent l'objet d'attaques, parfois légitimes, sur les thèmes de la bureaucratie, de la rigidité et du gaspillage. Aussi, j'aimerais savoir comment votre ministère et ses 180 000 agents comptent participer à l'effort de réforme que vous prônez vous-même. Nos concitoyens attendent, en effet, avec impatience une action sans ambiguïté sur ce sujet, dans le droit-fil des promesses faites durant les campagnes présidentielle et législative de 2002.
Quel est, monsieur le ministre, votre sentiment de ministre, mais aussi d'ancien chef d'entreprise sur le sujet ? (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste.) Pourriez-vous nous rappeler ce que vous avez mis en place depuis votre entrée en fonctions et les projets que vous conduirez pour améliorer l'efficacité des services rendus aux Français par votre ministère ? Bref, parviendrez-vous à mettre Bercy en mouvement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française.)
M. François Hollande. Oui, il peut le faire !
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Francis Mer, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur Woerth, non seulement je parviendrai à mettre Bercy en mouvement, mais Bercy est déjà en mouvement et Bercy continuera à avancer.
C'est effectivement une grande administration, nous le savons tous, avec 180 000 personnes. Elle a beaucoup de responsabilités vis-à-vis de l'ensemble des acteurs économiques, de tous les usagers, des collectivités locales et des entreprises. Dans tous les domaines, Bercy peut et va progresser, pour aider les contribuables, les collectivités locales et les entreprises...
M. Maxime Gremetz. Si cela pouvait être vrai !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... à bénéficier d'un service meilleur, plus performant et plus rapide.
Une telle volonté se traduit par une démarche managériale,...
M. François Hollande. Managériale : tout est dit !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... qui caractérise n'importe quelle grande administration de services. Bercy ne sera pas une exception. La démarche est en cours, elle est démultipliée dans toutes les directions et fait l'objet, de ma part, d'une attention particulière, car, de par mon passé professionnel,...
Plusieurs députés du groupe des député-e-s communistes et républicains. Nous sommes sauvés !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... j'aime m'occuper de ces sujets. J'aime aider mes directeurs à avancer dans cette voie. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Cette politique se traduira par une amélioration progressive des performances de Bercy,...
M. Jacques Desallangre. Alors que vous supprimez des emplois !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... qui se fera non seulement au service des usagers, mais aussi du personnel lui-même et, évidemment, de la collectivité nationale.
Il est de notre devoir d'améliorer sans cesse les performances de nos administrations. Sachez bien, monsieur le député que, sur ce plan-là, je n'ai de leçons à recevoir de personne ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur plusieurs bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Dans ce contexte, je peux vous indiquer d'ores et déjà que nous saurons modestement mais sûrement améliorer la productivité de Bercy d'au moins 1 % par an. (« Oh ! là, là ! » sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. Jacques Desallangre. Vous allez moins vite que dans la sidérurgie !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Bien que modeste, un tel pourcentage nous permettra, année après année, de restituer chaque année à la fonction publique l'équivalent de 2 000 à 2 500 postes de travail pour un redéploiement dans d'autres ministères ou pour réaliser une économie dont nous avons tous besoin.
Monsieur Woerth, au fur et à mesure que le temps passera, vous pourrez constater que, y compris pour les usagers, Bercy sera en mouvement et que Bercy continuera à avancer. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur divers bancs du groupe Union pour la démocratie française. - Rires sur plusieurs bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Auteur : M. Éric Woerth
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Ministères et secrétariats d'état
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 juin 2003