croissance
Question de :
M. Georges Tron
Essonne (9e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 19 novembre 2003
REPRISE ÉCONOMIQUE
M. le président. La parole est à M. Georges Tron, pour le groupe UMP.
M. Georges Tron. Monsieur le ministre de l'économie et des finances, depuis quelques jours, plusieurs indices favorables laissent penser que notre économie est sur la bonne voie. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
C'est d'abord la croissance qui revient dans notre pays. Elle est en effet deux fois supérieure à ce que les prévisions les plus optimistes laissaient supposer et elle est deux fois supérieure à celle de l'Allemagne. Qui plus est, elle ne met de côté aucun pan de notre économie, puisque l'industrie redémarre également, avec une augmentation de la production industrielle substantielle - près de 0,5 % au mois de septembre.
C'est ensuite la consommation des ménages qui se maintient à des chiffres élevés - près de 3 % sur l'année 2003 - avec en particulier le chiffre du mois de septembre qui est extrêmement élevé, de l'ordre de 4 %.
Ce sont encore, et cet élément n'est pas négligeable, les carnets de commande qui se regarnissent dans l'industrie et un investissement sur le point de redémarrer.
Sur le front de l'emploi, des chiffres récents nous démontrent également que notre économie, si elle ne crée pas encore d'emplois, n'en détruit plus. (Exclamation sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Certes, monsieur le ministre, on peut connaître cinq ans de croissance et ne rien faire. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Avec 300 milliards de francs de recettes fiscales supplémentaires, cinq ans de gestion socialiste nous ont ainsi laissé 300 milliards de déficit. Mais, aujourd'hui, nous espérons quant à nous que le Gouvernement va bénéficier d'une croissance durable. Etes-vous optimiste en la matière (Exclamations et rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains), du fait notamment de la conjoncture internationale ? Et comment comptez-vous l'accompagner ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et l'industrie.
M. Francis Mer, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur le député, je ne vais pas commenter vos chiffres (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste) : ils confirment en effet l'inflexion positive dans laquelle se trouve notre économie.
Quelques précisions tout de même. (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Bernard Roman. Evitez la surchauffe !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Des indicateurs avancés le montrent, le renversement de tendance s'est fait dès le mois d'avril aux Etats-Unis et deux mois plus tard en France. Nous avions donc un peu anticipé, je le reconnais, en affirmant, dès avril, que la reprise était au coin de la rue. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Alain Néri. C'était un poisson d'avril !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. On peut caractériser cette reprise par un renforcement de la confiance des acteurs économiques dans l'acte d'entreprendre. Je suis frappé de le constater : le message concernant l'entreprise que nous adressons aux Français depuis quelques trimestres...
M. Christian Paul. On ne l'entend pas beaucoup !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... est en train de passer. Cela se traduit par une augmentation de 13 % du nombre d'entreprises créées en un an (« Et du nombre de chômeurs ! » sur les bancs du groupe socialiste) par rapport à l'année précédente. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Certes, nous connaissons notre handicap : nous ne créons pas autant d'entreprises que l'Angleterre, par exemple. Mais le chemin me paraît tout tracé, et nous sommes en train de réussir. (Exclamations et rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Alors comment conforter la croissance au-delà d'une politique gouvernementale aussi sage et aussi incitatrice que possible ? La réponse, monsieur le député, est d'abord dans la tête des entrepreneurs français.
Mme Martine David. C'est lamentable !
M. Jean-Claude Lefort. Il faut lui faire un contrôle d'EPO !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Plus il y aura de gens pour entreprendre, plus notre croissance sera forte.
Cela passe aussi par la confiance du consommateur. Celle-ci ne s'est pas démentie. En effet, contrairement à ce que l'on pourrait penser, la consommation en France sera de 1,7 % en 2003,...
M. François Hollande. En baisse !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... soit un taux de croissance légèrement supérieur à celui de 2002. Autrement dit, le consommateur, qui manifeste quelquefois des états d'âme,...
M. François Hollande. Non sans raison !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... n'en a pas au point de remettre en cause son acte économique principal, qui est de consommer.
M. Jean-Claude Lefort. C'est normal, il doit manger !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. La troisième manière de consolider notre croissance passe par l'accroissement de l'attractivité de notre territoire, y compris pour les Français, et par une meilleure préparation du futur. C'est ce que nous nous employons à faire en poursuivant l'effort de formation et de recherche engagé. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. André Chassaigne. C'est surréaliste !
Auteur : M. Georges Tron
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 19 novembre 2003