espaces verts
Question de :
M. Gilbert Gantier
Paris (15e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Gilbert Gantier souhaite attirer l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur l'avenir du bois de Boulogne et les conséquences du développement de certaines installations sportives sur son emprise. Deux projets sont actuellement à l'étude qui concernent directement le bois de Boulogne : l'extension du site de Roland-Garros et l'implantation de salles de sport dans la perspective des jeux Olympiques de 2012. Le bois de Boulogne appartient à la ville de Paris. La Fédération française de tennis, qui assure la gestion des 8,6 hectares du stade Roland-Garros dans le cadre d'une convention domaniale, projette une extension de l'emprise du stade, qui devra nécessiter un déclassement d'une partie du bois. Par ailleurs, dans la perspective des jeux Olympiques de 2012, plusieurs constructions temporaires et une construction définitive, à savoir une salle de 14 000 places destinée à accueillir les épreuves de volley-ball, sont programmées à différents endroits du bois. Le bois de Boulogne constitue l'un des deux « poumons verts » de la capitale, il a avant toute chose vocation à demeurer un espace de promenade protégé. S'il reconnaît la valeur des arguments avancés par la Fédération française de tennis pour l'extension du stade Roland-Garros, s'il soutient naturellement la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2012, il s'inquiète néanmoins des conséquences négatives que ces projets peuvent avoir sur l'intégrité du bois de Boulogne. C'est pourquoi il lui demande quelles sont les intentions du gouvernement pour protéger le bois de Boulogne. Même si l'Etat n'est pas propriétaire du bois, il peut néanmoins peser de tout son poids auprès de la Fédération française de tennis, du comité d'organisation des jeux Olympiques et des collectivités locales concernées pour que ces projets puissent intégrer le respect scrupuleux des contraintes environnementales auxquelles les Parisiens, les Franciliens et les Français sont très attachés.
Réponse en séance, et publiée le 25 février 2004
CONSÉQUENCES, SUR LE BOIS DE BOULOGNE,
DE L'AGRANDISSEMENT
DES INFRASTRUCTURES SPORTIVES
Mme la présidente. La parole est à M. Gilbert Gantier, pour exposer sa question n° 637, relative aux conséquences, sur le bois de Boulogne, de l'agrandissement des infrastructures sportives.
M. Gilbert Gantier. Madame la ministre de l'écologie et du développement durable, je souhaite attirer votre attention sur les conséquences sur l'avenir du bois de Boulogne du développement de certaines installations sportives sur son emprise.
Je rappelle que le bois de Boulogne appartient à la ville de Paris. Si mes souvenirs sont exacts, il lui a été donné au moment des grandes transformations d'Haussmann sous le Second Empire, à charge pour la ville de Paris de l'entretenir et d'en faire, à perpétuité, un lieu de promenade pour les parisiens.
Deux projets sont actuellement à l'étude qui concernent directement le bois de Boulogne : l'extension du site de Roland-Garros et l'implantation de salles de sport dans la perspective des jeux Olympiques de 2012.
La Fédération française de tennis, qui assure la gestion des neuf hectares du stade Roland-Garros dans le cadre d'une convention domaniale, projette une extension de l'emprise du stade, qui devra nécessiter un déclassement d'une partie du bois. On ne saurait être hostile au développement du tennis et méconnaître le prestige qu'il apporte à la ville de Paris au moment des tournois. Néanmoins, on peut s'inquiéter de l'emprise supplémentaire de ces installations sur le bois de Boulogne.
Par ailleurs, dans la perspective des jeux Olympiques de 2012, plusieurs constructions temporaires et une construction définitive, à savoir une salle de 14 000 places destinée à accueillir les épreuves de volley-ball, sont programmées à différents endroits du bois.
Je rappelle que le bois de Boulogne constitue l'un des deux « poumons verts » de la capitale. Il a, avant toute chose, vocation à demeurer un espace de promenade protégé.
Si je reconnais la valeur des arguments avancés par la Fédération française de tennis pour l'extension du stade Roland-Garros, si je soutiens naturellement la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2012, je m'inquiète des conséquences négatives de ces projets pour l'environnement et pour le bois de Boulogne. C'est pourquoi je souhaiterais savoir, madame la ministre, quelles sont les décisions qui seront prises dans ces deux domaines ?
Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre de l'écologie et du développement durable.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de l'écologie et du développement durable. Monsieur le député, vous avez appelé mon attention sur les différentes installations sportives localisées dans le bois de Boulogne dans la perspective de l'organisation des jeux Olympiques de 2012 à Paris et m'interrogez sur leur impact dans cet ensemble boisé classé au titre des sites et lieu de promenades privilégié. Vous avez d'ailleurs, à juste titre, rappelé qu'il constituait l'un des « poumons verts » de la capitale.
Vous vous référez aux propositions qui figurent dans le dossier de candidature de la ville de Paris. Celles-ci n'ont pas fait l'objet de consultations des services du ministère de l'écologie et du développement durable mais, à ma connaissance, aucun projet n'a encore été arrêté. Tout doit donc être précisé et négocié.
En ce qui concerne l'extension du stade de tennis de Roland-Garros - et je vais là reprendre les termes de la réponse que j'ai faite à la question écrite de Pierre-Christophe Baguet -, je vous confirme mon opposition à l'aménagement de sept à huit hectares d'espaces boisés. Des solutions alternatives devront être recherchées afin de conserver au site ses caractéristiques.
C'est une position que mes services défendront pour tout projet implanté en site classé. En outre, ils veilleront à ce que les maîtres d'ouvrage s'engagent à remettre en état ou à restaurer les lieux dégradés par les manifestations après la clôture des jeux.
Mme la présidente. La parole est à M. Gilbert Gantier.
M. Gilbert Gantier. Madame la ministre, je vous remercie pour vos précisions. Il est effectivement impératif de prendre des précautions pour préserver le bois de Boulogne dont une partie a déjà été amputée par le boulevard périphérique. Si l'on continue à mettre en place des installations sportives trop nombreuses et trop étendues, le bois se réduira comme peau de chagrin. Merci de veiller à ce qu'il n'en soit pas ainsi.
Auteur : M. Gilbert Gantier
Type de question : Question orale
Rubrique : Environnement
Ministère interrogé : écologie
Ministère répondant : écologie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 février 2004