frais d'optique
Question de :
M. Michel Zumkeller
Territoire de Belfort (2e circonscription) - Union des démocrates et indépendants
M. Michel Zumkeller interroge Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les marges pratiquées par les opticiens. L'UFC-Que choisir vient de rendre publique une étude sur le secteur de la distribution des lunettes dans l'hexagone et montre que les marges bénéficiaires des opticiens s'élèverait à 233 %. En France, le prix de vente serait selon eux en moyenne 50 % plus élevé que dans les autres pays européens selon une étude de l'institut d'études marketing GFK. En effet, sur les 13 millions de paires de lunettes vendues chaque année, cela représenterait un coût moyen de 470 euros TTC pour le consommateur. En raison d'une prise en charge insuffisante des frais d'optique et malgré une mutuelle, certains patients sont dans l'impossibilité de s'équiper afin de corriger leur vue. Par conséquent, il souhaite avoir une explication précise sur cette enquête et si cela s'avérait exact, les intentions du Gouvernement pour remédier et protéger le consommateur à cet état de fait.
Réponse publiée le 17 décembre 2013
Le Gouvernement est pleinement conscient des difficultés que rencontrent certains de nos concitoyens pour s'équiper en optique, ce secteur étant à l'origine de renoncements aux soins, selon l'enquête de l'institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) sur la santé et la protection sociale en 2010. L'action des pouvoirs publics dans ce domaine vise à généraliser l'accès à une complémentaire santé de qualité et à agir sur les prix pratiqués. La couverture maladie universelle complémentaire (CMU-c) offre ainsi aux personnes disposant des ressources les plus faibles (moins de 716 € par mois pour une personne seule à compter du 1er juillet 2013), un panier de soins d'un bon niveau pour les frais d'optique, les professionnels étant tenus de respecter des tarifs maxima. Annoncée dans le cadre de la conférence de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale de janvier 2013, la revalorisation du panier de soins optique permettra d'assurer une meilleure prise en charge du traitement d'amincissement des verres pour les plus fortes corrections, qui constitue aujourd'hui la principale cause du reste-à-charge constaté pour certains bénéficiaires de la CMU-c en matière d'optique. Outre la CMU-c, l'aide à l'acquisition d'une assurance complémentaire santé (ACS), en faveur des personnes dont les revenus sont inférieurs à 966 € par mois (pour une personne seule, à compter du 1er juillet 2013), facilite l'acquisition, avec l'attribution d'un « chèque santé » allant de 100 € à désormais 550 €, en application d'une disposition du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014, selon l'âge du bénéficiaire, d'une complémentaire santé permettant de diminuer le reste à charge pour l'assuré sur les frais d'optique. Le gouvernement a décidé de relever de 8,3 % du plafond de ressources permettant d'ouvrir droit à la CMU-c ou à l'ACS, à compter du 1er juillet 2013. Cette autres mesure du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale permettra à 750 000 personnes supplémentaires (400 000 nouveaux bénéficiaires de la CMU-C et 350 000 de l'ACS), de bénéficier d'une aide à la complémentaire. Par ailleurs, l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 rend obligatoire à l'horizon 2016 la généralisation des contrats complémentaires collectifs pour l'ensemble des salariés. Cet accord prévoit un panier de soins minimal pour l'ensemble des garanties santé et notamment un forfait minimum de prise en charge en optique. Mais la généralisation de la couverture maladie complémentaire des salariés, si elle constitue une avancée sociale incontestable, ne répond pas à la question des personnes sans emploi, qu'il s'agisse des jeunes ou des chômeurs au-delà de la portabilité des contrats collectifs (qui a été porté de 9 à 12 mois par l'accord national interprofessionnel) et des retraités. C'est pourquoi le Gouvernement a confié au haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) la mission de réfléchir, notamment via une réforme des contrats responsables, en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés, aux modalités de mise en oeuvre de l'engagement pris par le Président de la République d'une généralisation et d'une amélioration de la couverture santé. Des premières mesures de mises en oeuvre ont été adoptées dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 : elles consistent en une meilleure définition des contrats solidaires et responsables, ainsi que dans l'introduction d'un tarif social en matière d'optique pour les bénéficiaires de l'ACS. La ministre des affaires sociales et de la santé a indiqué enfin qu'elle réfléchissait à des mesures pour les enfants de moins de douze ans, âge crucial pour l'acquisition des apprentissages fondamentaux comme la lecture.
Auteur : M. Michel Zumkeller
Type de question : Question écrite
Rubrique : Assurance maladie maternité : prestations
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Affaires sociales et santé
Dates :
Question publiée le 13 août 2013
Réponse publiée le 17 décembre 2013