antidépresseurs
Question de :
M. Hervé Féron
Meurthe-et-Moselle (2e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. Hervé Féron attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l'étude américain publiée par le British Medical Journal et qui a porté sur 106 000 femmes enceintes souffrant de dépression, d'anxiété et de troubles de l'humeur entre 2000 et 2007. Parmi elles, 12 % prenaient jusqu'à la veille de leur accouchement des antidépresseurs de la famille des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et 1,4 % des antidépresseurs d'une autre famille. Résultat, ces femmes exposées présentaient une augmentation significative du risque d'hémorragie du post-partum : + 47 % avec les ISRS et + 49 % avec les autres antidépresseurs. Il souhaite ainsi connaître ses intentions afin de renforcer la sensibilisation sur cette problématique.
Réponse publiée le 13 janvier 2015
L'utilisation d'antidépresseurs juste avant ou au moment de l'accouchement augmente le risque d'hémorragie du post-partum. D'après l'étude américaine publiée sur le site du Bristish Medical Journal, le risque d'hémorragie du post-partum augmente d'une fois et demie chez les femmes qui sont sous antidépresseurs au moment de l'accouchement et ce, quelle que soit la classe d'antidépresseurs, inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou non. Il s'agit de la première étude démontrant une association entre l'exposition aux antidépresseurs au moment de l'accouchement et le risque d'hémorragie du post-partum, relèvent les auteurs. En conclusion, les auteurs indiquent que l'augmentation du risque en valeur absolue est faible, mais que les femmes et les médecins devraient être informés de ces risques potentiels lorsqu'ils prennent la décision de (se) traiter par antidépresseurs en fin de grossesse. Il convient de rappeler que les stratégies non-médicamenteuses demeurent préférables aux antidépresseurs : selon l'agence nationale de sécurité du médicaments et des produits de santé, sauf cas particuliers, la psychothérapie est recommandée en première intention pour traiter l'épisode dépressif de la femme enceinte. C'est seulement si son efficacité est insuffisante qu'un traitement antidépresseur sera envisagé en seconde intention. En fin de grossesse, la conduite du traitement antidépresseur sera guidée par les risques pour la mère dans les jours qui précèdent l'accouchement (risque de rechute ou récidive, risque suicidaire), lors de l'accouchement (éventuel risque anesthésique) et pour l'enfant en période néo-natale. La haute autorité de santé (HAS) actualisera prochainement ses recommandations concernant les pratiques professionnelles de prise en charge de la dépression, incluant l'adéquation des traitements médicamenteux.
Auteur : M. Hervé Féron
Type de question : Question écrite
Rubrique : Pharmacie et médicaments
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Affaires sociales, santé et droits des femmes
Dates :
Question publiée le 22 octobre 2013
Réponse publiée le 13 janvier 2015